Le scénario tant redouté par les services antiterroristes, celui d’un d’attentat majeur en pleine campagne pour la présidentielle, a été évité de justesse. Si de nombreuses questions demeurent, une certitude se dégage après l’interpellation, par la DGSI et le Raid, de deux hommes mardi, à Marseille, dans le cadre d’une enquête ouverte le 12 avril par le parquet de Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste.  Au vu de l’arsenal découvert dans l’appartement «conspiratif» loué dans le IIIe arrondissement, ces deux islamistes avaient tout le nécessaire pour commettre un véritable carnage. Mahiedine M., 29 ans, et Clément B., converti âgé de 23 ans et empruntant l’alias d’un islamiste tchétchène, étaient respectivement connus pour douze et deux faits de droit commun et radicalisés à la prison de Lille-Sequedin où ils ont partagé la même cellule et avaient récemment été fiché «S». Ils avaient confectionné du TATP, explosif artisanal surnommé la «veuve de Satan», et notamment par ceux qui ont frappé Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015. Détail glaçant: ce TATP, trois kilos au total, était en train de sécher à des stades différents sur trois étagères quand les policiers ont fait irruption dans l’appartement. Une partie était prête à l’emploi.  Avec précision, le procureur de la République François Molins a détaillé ce laboratoire clandestin abritant de l’eau oxygénée, de l’acétone, de l’acide sulfurique, des seringues, une grenade artisanale, des mèches, ou encore des tenues de chimistes. Un attirail qui confirme que les deux hommes, comme l’a précisé mardi le ministre de l’Intérieur, Matthias Fekl, étaient prêts à perpétrer un attentat.

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