Au Chaos Computer Club, à Hambourg, le 27 décembre 2015. AXEL HEIMKEN / DPA via AP

Au Chaos Computer Club, à Hambourg, le 27 décembre 2015. AXEL HEIMKEN / DPA via AP

Le caractère répressif et fermé du régime de Corée du Nord apparaît crûment dans la manière dont il a conçu le système d’exploitation national, Redstar OS.

Ce système d’exploitation – logiciel qui permet à un ordinateur de fonctionner, comme Windows, Mac OS ou Linux – développé par le régime, n’est utilisé qu’à l’intérieur du pays et a été étudié par deux chercheurs en informatique, qui viennent de présenter leurs conclusions au Chaos Computer Club, une conférence qui se tient annuellement à Hambourg.

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Dans le passé, quelques exemplaires avaient pu être extraits de Corée du Nord et l’année dernière lors de cette même conférence, des images de ce système d’exploitation avaient été dévoilées, et mais c’est la première fois que Redstar OS est décortiqué en profondeur.

Ce dernier comporte tous les outils qu’on peut attendre d’un système d’exploitation moderne : un navigateur Internet, un traitement de texte, un antivirus… Le tout dans un design qui ressemble étrangement à Mac OS, d’Apple.

Mais deux fonctionnalités montrent à quel point le régime veut contrôler les activités des Nord-Coréens sur ces ordinateurs. Selon les chercheurs, Niklaus Schiess et Florian Grunow, à chaque fois qu’une clé USB contenant des fichiers multimédia est branchée à un ordinateur équipé de ce système, une marque unique et invisible leur est apposée. Le but de la manœuvre est simple : alors que le régime cherche absolument à contrôler les échanges clandestins de films et de musique occidentales dans le pays, il a trouvé là le moyen parfait de savoir qui et quand a transféré les fichiers interdits. Cela lui permet de « suivre qui a ce fichier, qui l’a créé, qui l’a ouvert », a expliqué M. Schiess au site spécialisé Motherboard.

Un autre dispositif permet de détecter tout changement fait au code de ce système d’exploitation : si l’utilisateur essaie d’une quelconque façon d’en modifier, même marginalement, le fonctionnement, l’ordinateur redémarre ou devient inutilisable.

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