Crédité de plus de 10 % dans les sondages, le candidat libertarien à la Maison Blanche pourrait bien gêner la course du magnat de l’immobilier.

Pour  participer aux débats présidentiels de l’automne, il faut obtenir 15 % dans cinq sondages nationaux, et Gary Johnson n’en est pas loin…

Homme de l’Ouest

Fils d’une employée du bureau des affaires indiennes et d’un enseignant, Gary Earl Johnson, 63 ans, a passé l’essentiel de sa vie dans l’Ouest. Individualiste, fan des grands espaces, pas franchement beau parleur. Tout le contraire de Donald Trump à qui il est en train de tailler des croupières dans l’Utah, l’Arizona et le Nevada. Si ces fiefs républicains traditionnels tombent dans l’escarcelle d’Hillary Clinton, ce sera grâce à lui. Un mur à la frontière du Mexique ?« De la folie. A l’heure qu’il est, Donald Trump doit être en train de regarder les Jeux olympiques pour voir à quelle hauteur sautent les perchistes mexicains. »

Gary Johnson à propos de Donald Trump, sur le plateau de CNN, en mai 2016 :

Gouverneur veto

Après des études de sciences politiques, il a fondé une compagnie de construction, Big J. Enterprises, dont il a fait l’une des plus importantes du Nouveau-Mexique, avec 1 000 salariés. Il en a tiré l’essentiel de sa philosophie : l’important, c’est le « ratio coût-bénéfices ». Elu gouverneur du Nouveau-Mexique en 1994 en tant que républicain, il a mis son veto à 750 projets de loi, procédé à 14 baisses d’impôts et licencié 1 200 fonctionnaires. Confortablement réélu en 1998, il a laissé son Etat avec un excédent d’un milliard de dollars.

Candidat libertarien

En 2012, il a quitté les républicains pour se porter candidat à la présidentielle sous l’étiquette du parti libertarien. Résultat : 0,99 % des voix. En 2016, profitant de l’impopularité record de Trump et de Clinton, il se voit créditer de 10 à 14 % des intentions de vote. Et de 23 % chez les moins de 30 ans. Johnson veut éliminer la Fed (la Réserve fédérale), supprimer le ministère de l’éducation, ratiboiser le budget militaire de 43 %… « Le gouvernement n’a pas à se mêler de mon portefeuille ni de ma chambre à coucher. »

Lire aussi : Etats-Unis : derrière Clinton et Trump, deux petits candidats en embuscade (édition abonnés)

Sportif de l’extrême

Gary a couru trois fois le championnat de triathlon, dit Ironman, à Hawaï. Une course de surhommes : 3,9 km à la nage ; 180 km à vélo, terminés par un marathon. Il a gravi les plus hauts sommets de la planète. Dont l’Everest, conquis en mai 2003 (au prix de quelques orteils gelés).

Fumeur de joints

Depuis 1999, il plaide pour la légalisation de la marijuana. PDG de la compagnie de culture de marijuana Cannabis Sativa, il a démissionné quand il a annoncé sa candidature et cessé de consommer (sauf « quelques Cheeba Chews », les chewing-gums au cannabis) il y a trois mois. Après Donald Trump et Bernie Sanders, les médias sont ravis d’avoir trouvé un nouveau candidat atypique. Son objectif est de participer aux débats présidentiels de l’automne (il faut pour cela obtenir 15 % dans cinq sondages nationaux). Slogan : « Make America sane again ». Une parodie de celui de Trump. Plutôt que la « grandeur », c’est la « salubrité d’esprit » que Gary Johnson veut rendre à l’Amérique.

Sur le compte Twitter du Parti libertarien, le slogan anti-Trump : « Make America Sane Again » :

Make America Sane Again with Gary Johnson https://t.co/ybTefXwh8R#Election2016#tlot@GovGaryJohnson

— Libertarian Party (@LPNational) 28 juin 2016

Le programme de Gary Johnson se résume en quelques mots : « Je suis fiscalement conservateur et socialement libéral. »
Gary Johnson, 63 ans, a remporté l’investiture au deuxième tour de scrutin face à Austin Petersen, le fondateur du magazine « The Libertarian Republic » et de John McAfee, le fondateur de la société de logiciels antivirus qui porte son nom.
« Elu, je réduirais le nombre de nos interventions militaires qui ont eu pour effet collatéral de rendre le monde moins sûr pour nous », a-t-il encore dit.
Austin Petersen, le fondateur du magazine « The Libertarian Republic », était aussi candidat face à Gary Johnson.
Vermin Supreme, un artiste et militant anarchiste qui se présente généralement coiffé d’une botte, et parfois équipé d’une brosse à dent, était aussi présent. En 2012, figurait dans son programme la promesse d’obliger la population à se brosser les dents.
Gary Johnson aimerait récupérer les déçus du Parti républicain et les déçus du Parti démocrate.
Le candidat libertarien table sur le désamour des électeurs pour les politiciens « classiques » pour attirer des voix. Des sondages le créditent de 10 % des voix.
Cette année, M. Johnson compte sur le possible chaos causé par la victoire de Donald Trump aux primaires républicaines et les problèmes d’image de Hillary Clinton pour dépasser son score d’il y a quatre ans, à peine 1 % des voix.
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Le programme de Gary Johnson se résume en quelques mots : « Je suis fiscalement conservateur et socialement libéral. »

KEVIN KOLCZYNSKI / REUTERS

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