Le Monde | 29.08.2016 à 11h31 |Par Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)

La fille de l’ex-vice-président de George W. Bush est candidate républicaine au Congrès. Néoconservatrice pure et dure, elle soutient Donald Trump malgré leurs différences sur les questions internationales.

Liz Cheney, lors d’un meeting du Tea Party à Emblem, dans le Wyoming, le 24 août 2013.

Fille à papa

A 50 ans, la fille aînée de Dick Cheney, l’ancien vice-président de George W. Bush, vient de remporter la nomination républicaine pour le siège de représentante du Wyoming au Congrès. L’Etat étant farouchement conservateur, elle est assurée d’être élue à la Chambre des représentants le 8 novembre (au fauteuil occupé par son père de 1979 à 1989). Dick Cheney, architecte du programme des prisons secrètes de la CIA après les attentats de 2001, a inspiré Liz qui, en digne fille de son père, défend les interrogatoires musclés et l’Amérique conquérante. Et veut priver le Planning familial de subventions publiques.

« Rodéo Mom » sur le tard

Son goût pour le rodéo dont elle fait état sur son compte Twitter ? Un engouement récent. En fait, Liz Cheney a grandi à Washington. Elle a ensuite étudié dans un établissement privé de McLean, en Virginie, avant d’étudier le droit à Chicago. Liz est mariée à Philip Perry, ancien responsable juridique du département de la sécurité intérieure sous l’administration Bush-Cheney et aujourd’hui chargé de la défense de Monsanto dans un cabinet d’avocats privé de Washington. Ils ont cinq enfants.

Parachutée éconduite

En 2014, Liz s’est présentée au Sénat en espérant détrôner le sortant – et estimé – Mike Enzi, ce qui a semé la zizanie parmi les républicains locaux. Elle a cru se rattraper en affichant son

opposition au mariage gay. Sa sœur lui a alors reproché de traiter les homosexuels de « citoyens de seconde classe ». Mary, 47 ans, est la dissidente de la famille. Mariée à sa compagne depuis 2012, elle a deux enfants. Mais, même si les parents Cheney ont pris son parti, Liz la parachutée a dû renoncer.

Vraie « fauconne »

Après l’élection du tandem Bush-Cheney en 2000, elle a été numéro 2 de la politique moyen-orientale américaine au département d’Etat. Elle s’est occupée des dossiers-phares des néoconservateurs : la promotion de la démocratie dans le monde arabe et l’Iran. Après l’arrivée d’Obama, elle a fondé Keep America Safe avec William Kristol, l’un des principaux communicants des « faucons ». L’association a mené la charge pour empêcher Obama de fermer Guantánamo.

Trumpiste malgré elle

Liz Cheney a pris parti pour Donald Trump bien que celui-ci ait accusé son père (et George Bush) d’avoir « menti » sur l’Irak et les armes de destruction massive. Elle est aux antipodes des positions du candidat officiel du parti sur les interventions militaires dans le monde. Mais le magnat de l’immobilier représente un moindre mal, selon elle, par rapport à Hillary Clinton. Une « criminelle », accuse-t-elle.

  •  Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)

    Correspondante du Monde aux Etats-Unis basée à San Francisco
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