Le 8 août 2016, dans une exceptionnelle allocution télévisée, le très populaire empereur du Japon Akihito a ouvert la voie à son abdication. D’autres, avant lui, ont cédé leur place, de gré ou de force.
Août 2016 : la déclaration d’Akihito
Sur le trône depuis vingt-sept ans, le souverain japonais a, ces dernières années, surmonté une grippe, un pontage coronarien, une pneumonie et une tumeur à la prostate. Le 8 août, sans utiliser le mot « abdication » – la loi ne le permet pas encore –, Akihito, 82 ans, a annoncé à la télévision ne plus pouvoir assumer longtemps les devoirs liés à sa charge. Son fils Naruhito devrait donc lui succéder avant sa mort.
Juin 2014 : la partie de chasse de Juan Carlos Ier
A vouloir traquer l’éléphant du Botswana aux frais des contribuables étranglés par une lourde politique d’austérité, le roi d’Espagne Juan Carlos en vient à trébucher… et à chuter. Ebranlé à nouveau par l’affaire Nóos, qui révèle le détournement par la famille royale de 6,5 millions d’euros de fonds publics, il est contraint d’abdiquer à l’âge de 76 ans en faveur de son fils, le prince Felipe.
Juillet 2013 : le flambeau d’Albert II
Au royaume des Belges, abdiquer est une affaire de famille. Critiqué pour son rôle trouble pendant la seconde guerre mondiale, Leopold III fut contraint, en 1951, de céder le pouvoir à son fils Baudouin. Puis, fatigué par ses vingt ans de règne, Albert II, décide à son tour « de passer le flambeau à la nouvelle génération ». La presse salue un règne « fort, courageux, chaleureux ».
Juin 2013 : le devoir accompli de l’émir du Qatar
Il avait renversé son père pour accéder au pouvoir. Hamad Ben Khalifa Al-Thani, émir du Qatar depuis 1995, qui a modernisé son pays et créé la chaîne d’information Al-Jazira, jouissait d’une popularité inébranlable. En 2011, le « printemps arabe » ne l’a pas même effleuré. Deux ans plus tard, il se retire du pouvoir au profit de son fils, Tamim Ben Hamad.
Il conserve le titre d’« émir-père ».
Octobre 2004 : la retraite du roi du Cambodge
Couronné en 1941, Norodom Sihanouk a abdiqué plusieurs fois. D’abord en 1955, au profit de son père, afin d’intégrer le gouvernement. Destitué en 1970 par un régime proaméricain, il revient soutenir son pays en guerre. Libéré des Khmers rouges après quatre ans de captivité, l’« incoulable » remonte en 1993 sur le trône pour abdiquer pour de bon en 2004 au profit de son fils.