Si la plupart des rapports remis au gouvernement omettent de parler de la spécificité des forêts d’outre-mer, il est intéressant de noter que le Rapport Bianco, en 1998, lui réserve un paragraphe complet. Il relève que les forêts de Guyane, d’une surface de 8 millions d’ha, comportent 10 fois plus d’espèces d’arbres que les forêts métropolitaines et qu’elles sont désormais bien gérées : « Depuis 1992, l’aménagement et l’équipement des forêts sont orientés vers la gestion durable qui se substitue à une exploitation de type “minier” ». L’exploitation est limitée à une bande côtière de 200 km et des plans d’aménagement sont réalisés, comportant 20% des surfaces en protection, qui permettent de répondre « aux demandes de nouvelles formules d’écotourisme qui sont en croissance de 30% par an ». Cependant, après plus de 10 ans de réflexions, il faut attendre 2008 pour que le code forestier s’applique à la Guyane. La Stratégie Nationale sur la Biodiversité lui fera la part belle, au vu des enjeux environnementaux. Les priorités identifiées sont : 1. Renforcer les instruments de conservation et de gestion durable de la biodiversité et leur financement : compléter le réseau d’espaces protégés d’ici 2010 ; compléter le dispositif de protection des espèces d’ici 2010 ; mettre en place des mesures de conservation de la diversité génétique ; réduire l’utilisation abusive des ressources biologiques et son impact sur la diversité biologique ; renforcer les actions de lutte contre les invasions biologiques ; développer des outils innovants de conservation et de gestion durable. 2. Mobiliser les acteurs économiques, les collectivités territoriales, les citoyens et la recherche sur la conservation de la biodiversité. 3. Intégrer la prise en compte de la biodiversité dans les secteurs d’activités pour en réduire les impacts négatifs à son égard et encourager les pratiques favorables à la biodiversité. 4. Améliorer la connaissance opérationnelle sur la biodiversité. 5. Coordonner la mise en oeuvre des plans d’action territoriaux des collectivités d’outre-mer et développer la coopération régionale en matière de biodiversité. Cependant le problème le plus grave pour l’environnement comme pour la santé publique est l’orpaillage illégal. Selon le WWF dans son dossier « L’orpaillage illégal en Guyane : fléau majeur pour la forêt, l’eau et la santé humaine » de 2008, l’INSERM relevait déjà en 1998 un taux d’imprégnation au mercure supérieur aux seuils de l’OMS chez 70 % des enfants du Haut-Maroni. 5 tonnes de mercure seraient en effet rejetées tous les ans dans le milieu naturel.