Le Monde | 25.03.2016 à 18h04 |Par Magali Cartigny
Cette semaine, Toc-Toc, la rubrique de « L’Epoque », le supplément du « Monde », rend hommage aux victimes des attentats belges.
J’ai des frissons quand sonne le téléphone, l’émission sur la télé résonne. Il pleut sur Bruxelles. J’ai froid, j’ai peur, le soir se penche. Cruel duel celui qui oppose Paris névrose et Bruxelles abruti. Comme si c’était tout comme dans les prières, qui emprisonnent et vous libèrent. Quand il s’agit d’enterrer en plein centre-ville au nom de Dieu, auquel il faut croire. Je l’ai prié pendant des heures, on m’a dit qu’il était trop vieux pour nos pleurs. Les hommes, ils en ont tant vu que leurs yeux sont devenus gris. Et là tu t’dis que c’est fini, car pire que ça ce serait la mort. Quand tu crois enfin que tu t’en sors, quand y en a plus et ben y en a encore. Les saint Jean bouche d’or qui prêchent le martyre. Mourir pour des idées, c’est le cas de le dire. C’est leur raison de vivre, ils ne s’en privent pas. Le cas du kamikaze, l’abc du condamné. Bombez le torse, bombez ! Prenez des forces, bombez ! Ne pas s’enfuir ne pas s’en faire. Dans toutes les rues de Paris, on traite les braves de fous. Et les poètes de nigauds. Mais dans les journaux de partout, tous les salauds ont leur photo. Moi, je veux vivre dans un monde où les chiens embrassent les chats. Et où.. ils dansent.. Ils dansent une rumba. Que ça plane pour moi, être the king of the divan. A demain sur la Lune, aux quatre coins des dieux. Quand on a que l’amour, que la force d’aimer, nous aurons dans nos mains, amis, le monde entier.
(Lio, Bashung, Barbara, Dick Annegarn, Stromae, Brassens, Brel, Arno, Plastic Bertrand, Philippe Lafontaine)
- Magali Cartigny
Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste