Le Monde | 07.03.2016 à 15h14 |Par Louise Couvelaire
Prétendument attaqué par des terroristes, un enseignant d’une école juive de Marseille aurait tout inventé. Une affabulation qui en rappelle d’autres.
Juillet 2004 : fausse attaque dans le RER D
Une femme de 23 ans déclare avoir été victime d’une agression antisémite dans le RER D. Des jeunes issus de l’immigration armés de couteaux lui auraient dessiné des croix gammées sur le ventre et tailladé le visage. L’enquête révèle vite qu’il s’agit d’une affabulation. La jeune femme, non juive, a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis.
Septembre 2014 : prétendu délit Place de Clichy
En juillet 2014, la militante féministe Amina Sboui, 19 ans, prétend que des salafistes lui ont rasé les sourcils et ont menacé de la violer, place de Clichy, à Paris. Une semaine plus tard, la police l’accuse de « dénonciation d’un délit imaginaire ». L’ex-Femen avouera son mensonge en septembre dans les colonnes de Libération.
Décembre 2014 : mise en scène dans le Val-d’Oise
Un chauffeur d’autobus de 23 ans est condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir mis en scène son agression à Goussainville (Val-d’Oise) afin d’obtenir un arrêt de travail. Douze ans plus tôt, à Marseille, un chauffeur déclarait, lui, que deux jeunes avaient tenté de le brûler vif. L’homme voulait être muté dans les quartiers sud de la ville.
Décembre 2015 : fiction à Aubervilliers
Un instituteur de 45 ans dit avoir été attaqué au cutter dans sa classe par un homme encagoulé ayant invoqué l’organisation Etat islamique (EI). Quelques heures plus tard, il avoue avoir tout inventé pour attirer l’attention sur les conditions de sécurité dans les écoles. Il a été relaxé mi-février pour vices de procédure. Le parquet de Bobigny a fait appel.
Février 2016 : dénonciation mensongère à Marseille
En novembre 2015, Tsion Sylvain Saadoun, enseignant dans une école juive à Marseille, affirme avoir été blessé au couteau par trois hommes se revendiquant de l’EI dans les quartiers nord de la ville. Trois mois plus tard, l’homme de 55 ans vient d’être déféré devant un magistrat du parquet. Il sera jugé le 13 avril pour « dénonciation mensongère ».
- Louise Couvelaire