Dans les années riches de l’antisémitisme, les Dhuicq de l’époque dénonçaient comme juifs des gens qui ne l’étaient guère , aujourd’hui on s’en prend aux homosexuels. Il est un homme qui, de sa sinécure parlementaire, injurie des Français qui, supposons-le, ne jouissent pas comme lui. En d’autres temps, ce qu’est Nicolas Dhuicq, député LR de l’Aube, siégeait à l’extrême-droite et vitupérait les juifs comme cet élu s’en prend aux homosexuels. Il s’agit bien, dans le style comme dans le propos, d’une variante évolutive du fascisme, et ceci n’est qu’une classification sans esprit polémique. Chez Dhuicq s’allient la basse politique et l’obsession récurrente; circonstanciellement, il s’agit d’affaiblir Emmanuel Macron. Dhuicq a tiré la première salve dans un entretien au site pro-russe Sputnik: «Concernant sa vie privée, c’est en train de devenir public. Emmanuel Macron est un chouchou, un chéri des médias français, qui appartiennent à un petit nombre de personnes, comme chacun sait. L’un de ses soutiens est le fameux businessman Pierre Bergé, un partenaire d’affaires et vieil amant d’Yves Saint Laurent, qui est ouvertement homosexuel et défend le mariage gay. Il y a donc tout un riche lobby gay derrière lui. Cela dit tout.» Confronté à ses propos, Dhuicq, couard comme souvent les médisants, en a rabattu un peu devant les caméras de C à vous, mais la haine étant une maladie plus forte que la lâcheté, a confirmé son propos. «Je n’ai jamais dit qu’il y avait un lobby gay. J’ai dit qu’il y avait un riche lobby qui se trouve être gay derrière Emmanuel Macron, en ciblant monsieur Bergé.» Passons le ridicule et constatons la permanence. Dans les fantasmes orchestrés par Monsieur Dhuicq, on comprend que: Macron, soutenu par un lobby gay, doit bien en être; que ce lobby gay tient les médias; que Bergé, millionnaire de gauche, co-actionnaire du Monde, qui soutint de son verbe et de ses moyens quelques personnages notoirement hétérosexuels (Mitterrand, Royal, Peillon), doit pour la circonstance être réduit à sa propre homosexualité; que l’homosexualité transcende et dépasse tout ce qui fait la vie d’un homme, et est, finalement, transmissible à son entourage; une peste donc; et une lecture du monde. Jadis –encore aujourd’hui– c’étaient les juifs qui étaient la peste, tenaient les médias, manipulaient leur entourage, subvertissaient la politique, les arts, et puis la France, dont ils n’étaient pas vraiment. Ça se disait à la Chambre. J’imagine ainsi Nicolas Dhuicq au printemps 1936, applaudissant de son banc son ami Xavier Vallat, qui dénonçait cette profanation: un juif, Léon Blum, devenait Président du Conseil. «Votre arrivée au pouvoir, monsieur le président du Conseil, est incontestablement une date historique. Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un Juif. (…) pour gouverner cette nation paysanne qu’est la France, il vaut mieux avoir quelqu’un dont les origines, si modestes soient-elles, se perdent dans les entrailles de notre sol, qu’un talmudiste subtil.» Dhuicq aurait bien ri. Vallat, sous Pétain, serait Commissaire général aux questions juives. Dhuicq sera-t-il un jour commissaire général aux invertis? Présidera-t-il une exposition, «le gay et la France», qui dénoncera nos jouissances perverses, comme au Palais Berlitz, «le juif et la France», en 1941, avait décrit un pays soumis à Israël? Les circonstances font les hommes. Au commencement sont leurs obsessions. Il y a peu, le même Dhuicq listait, parmi les causes probables du terrorisme, les familles homoparentales. Tout va bien. Aujourd’hui on cherche le gay sous l’hétéro, le pédé qui se masque, comme avant le youpin sous le gentil On nous dira qu’Emmanuel Macron n’est pas homosexuel, si Blum était bien juif, et que chez Dhuicq, la manipulation précède la manie? Et donc? Écrire ceci est déjà entrer dans la logique des fascistes. On ne devrait pas avoir à répondre aux immondices, ni à démentir ce qui n’aurait, normalement, aucune importance. Macron y a consenti avec humour, dans la blague des hologrammes; il fait avec l’air empuanti du temps, comment le lui reprocher. Mais notons bien. Dans l’obsession fasciste, «être» ou «ne pas être» l’objet de la haine est indifférent. Dans les années riches de l’antisémitisme, les Dhuicq de l’époque dénonçaient comme juifs des gens qui ne l’étaient guère, baptisés mais ne détestant pas le peuple détesté. Pour Lucien Rebatet, Jacques Maritain, philosophe catholique, «était enjuivé de corps et d’âme». Le même Rebatet voyait dans l’église «une judéophilie» éperdue, et Céline, dont on s’obstine à trouver les sécrétions poétiques, affirmait que même le Pape était juif, «de son nom véritable Isaac Ratisch» et que le Vatican était «un ghetto». Ainsi, aujourd’hui, on cherche le gay sous l’hétéro, le pédé qui se masque, comme avant le youpin sous le gentil. On débusque, on démasque, on suppute, on ricane. Le mal court. Le mal se ressemble. Qui est juif? Qui est homo? On affirmait jadis que les juifs asservissaient l’âme de la France; on dit désormais que le lobby homosexuel préempte la conscience des enfants, dans les théories perverses que ses complices instilleraient dans les programmes scolaires. Il en est des amis des gays aujourd’hui comme jadis des enjuivés, que des exaltés vouent aux gémonies, en attendant, qui sait, de leur faire un sort? Exagère-t-on? Veut-on essayer? Depuis les débats du Pacs, puis du mariage pour tous, on sait la dose de haine qu’inspire à une droite la perspective d’une normalisation de l’homosexualité dans la société; on a entendu suffisamment d’horreurs, grasseyantes, bondieusardes, affolées, pour ne pas s’illusionner. Les homosexuels qui parfois se suicident ou se font assommer sont les objets de quelques petits pogroms contemporains, que fomentent les paniqués. La masse molle se sent agressée. On lui vole son paysage. On la manipule. Jadis, ce n’était pas le juif échappé du ghetto qui enrageait les antisémites, mais bien le juif intégré, français, indécelable, accepté. Le juif qui était en nous. L’homosexuel en nous. Comment l’extirper? Comment le reconnaître? Au nez crochu? A la démarche chaloupée? A son accent? A ses manières? A sa solidarité de race, de genre? Ce pauvre Monsieur Dhuicq doit avoir bien peur. Il n’est pas très original. Il a, des fascistes de toujours, les stigmates. Il a peur de l’ennemi intérieur; il croit au complot; il a l’âme du délateur; il cultive une fascination pour les régimes autoritaires et leurs dictateurs –Assad dans son cas, Poutine aussi– qui doivent réconforter sa testostérone. Il fait semblant, aussi, de détester l’argent. Bergé est son Rothschild. Ce bon Monsieur Dhuicq ne ressemble à rien. Il ressemble aux anciens. On a fait grand bruit depuis hier des propos de Nicolas Canteloup, humoriste sur Europe 1, qui avait extrapolé sur les violences policières d’Aulnay-sous-Bois, imaginant l’impatience de «nos amis gays» de connaître à leur tour les joies de la matraque dans l’anus. Culture du viol et homophobie. Canteloup a choqué, Canteloup s’est excusé. Mais? Il n’y a pas de mais? Les paillardises ne sont pas innocentes des haines environnantes. Dans les années trente, Ray Ventura pouvait, sans qu’on le soupçonne un instant, ironiser dans «Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine», sur la circoncision. Dans les années riches de l’antisémitisme, les Dhuicq de l’époque dénonçaient comme juifs des gens qui ne l’étaient guère , aujourd’hui on s’en prend aux homosexuels. Il est un homme qui, de sa sinécure parlementaire, injurie des Français qui, supposons-le, ne jouissent pas comme lui. En d’autres temps, ce qu’est Nicolas Dhuicq, député LR de l’Aube, siégeait à l’extrême-droite et vitupérait les juifs comme cet élu s’en prend aux homosexuels. Il s’agit bien, dans le style comme dans le propos, d’une variante évolutive du fascisme, et ceci n’est qu’une classification sans esprit polémique. Chez Dhuicq s’allient la basse politique et l’obsession récurrente; circonstanciellement, il s’agit d’affaiblir Emmanuel Macron. Dhuicq a tiré la première salve dans un entretien au site pro-russe Sputnik: «Concernant sa vie privée, c’est en train de devenir public. Emmanuel Macron est un chouchou, un chéri des médias français, qui appartiennent à un petit nombre de personnes, comme chacun sait. L’un de ses soutiens est le fameux businessman Pierre Bergé, un partenaire d’affaires et vieil amant d’Yves Saint Laurent, qui est ouvertement homosexuel et défend le mariage gay. Il y a donc tout un riche lobby gay derrière lui. Cela dit tout.» Confronté à ses propos, Dhuicq, couard comme souvent les médisants, en a rabattu un peu devant les caméras de C à vous, mais la haine étant une maladie plus forte que la lâcheté, a confirmé son propos. «Je n’ai jamais dit qu’il y avait un lobby gay. J’ai dit qu’il y avait un riche lobby qui se trouve être gay derrière Emmanuel Macron, en ciblant monsieur Bergé.» Passons le ridicule et constatons la permanence. Dans les fantasmes orchestrés par Monsieur Dhuicq, on comprend que: Macron, soutenu par un lobby gay, doit bien en être; que ce lobby gay tient les médias; que Bergé, millionnaire de gauche, co-actionnaire du Monde, qui soutint de son verbe et de ses moyens quelques personnages notoirement hétérosexuels (Mitterrand, Royal, Peillon), doit pour la circonstance être réduit à sa propre homosexualité; que l’homosexualité transcende et dépasse tout ce qui fait la vie d’un homme, et est, finalement, transmissible à son entourage; une peste donc; et une lecture du monde. Jadis –encore aujourd’hui– c’étaient les juifs qui étaient la peste, tenaient les médias, manipulaient leur entourage, subvertissaient la politique, les arts, et puis la France, dont ils n’étaient pas vraiment. Ça se disait à la Chambre. J’imagine ainsi Nicolas Dhuicq au printemps 1936, applaudissant de son banc son ami Xavier Vallat, qui dénonçait cette profanation: un juif, Léon Blum, devenait Président du Conseil. «Votre arrivée au pouvoir, monsieur le président du Conseil, est incontestablement une date historique. Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un Juif. (…) pour gouverner cette nation paysanne qu’est la France, il vaut mieux avoir quelqu’un dont les origines, si modestes soient-elles, se perdent dans les entrailles de notre sol, qu’un talmudiste subtil.» Dhuicq aurait bien ri. Vallat, sous Pétain, serait Commissaire général aux questions juives. Dhuicq sera-t-il un jour commissaire général aux invertis? Présidera-t-il une exposition, «le gay et la France», qui dénoncera nos jouissances perverses, comme au Palais Berlitz, «le juif et la France», en 1941, avait décrit un pays soumis à Israël? Les circonstances font les hommes. Au commencement sont leurs obsessions. Il y a peu, le même Dhuicq listait, parmi les causes probables du terrorisme, les familles homoparentales. Tout va bien. Aujourd’hui on cherche le gay sous l’hétéro, le pédé qui se masque, comme avant le youpin sous le gentil On nous dira qu’Emmanuel Macron n’est pas homosexuel, si Blum était bien juif, et que chez Dhuicq, la manipulation précède la manie? Et donc? Écrire ceci est déjà entrer dans la logique des fascistes. On ne devrait pas avoir à répondre aux immondices, ni à démentir ce qui n’aurait, normalement, aucune importance. Macron y a consenti avec humour, dans la blague des hologrammes; il fait avec l’air empuanti du temps, comment le lui reprocher. Mais notons bien. Dans l’obsession fasciste, «être» ou «ne pas être» l’objet de la haine est indifférent. Dans les années riches de l’antisémitisme, les Dhuicq de l’époque dénonçaient comme juifs des gens qui ne l’étaient guère, baptisés mais ne détestant pas le peuple détesté. Pour Lucien Rebatet, Jacques Maritain, philosophe catholique, «était enjuivé de corps et d’âme». Le même Rebatet voyait dans l’église «une judéophilie» éperdue, et Céline, dont on s’obstine à trouver les sécrétions poétiques, affirmait que même le Pape était juif, «de son nom véritable Isaac Ratisch» et que le Vatican était «un ghetto». Ainsi, aujourd’hui, on cherche le gay sous l’hétéro, le pédé qui se masque, comme avant le youpin sous le gentil. On débusque, on démasque, on suppute, on ricane. Le mal court. Le mal se ressemble. Qui est juif? Qui est homo? On affirmait jadis que les juifs asservissaient l’âme de la France; on dit désormais que le lobby homosexuel préempte la conscience des enfants, dans les théories perverses que ses complices instilleraient dans les programmes scolaires. Il en est des amis des gays aujourd’hui comme jadis des enjuivés, que des exaltés vouent aux gémonies, en attendant, qui sait, de leur faire un sort? Exagère-t-on? Veut-on essayer? Depuis les débats du Pacs, puis du mariage pour tous, on sait la dose de haine qu’inspire à une droite la perspective d’une normalisation de l’homosexualité dans la société; on a entendu suffisamment d’horreurs, grasseyantes, bondieusardes, affolées, pour ne pas s’illusionner. Les homosexuels qui parfois se suicident ou se font assommer sont les objets de quelques petits pogroms contemporains, que fomentent les paniqués. La masse molle se sent agressée. On lui vole son paysage. On la manipule. Jadis, ce n’était pas le juif échappé du ghetto qui enrageait les antisémites, mais bien le juif intégré, français, indécelable, accepté. Le juif qui était en nous. L’homosexuel en nous. Comment l’extirper? Comment le reconnaître? Au nez crochu? A la démarche chaloupée? A son accent? A ses manières? A sa solidarité de race, de genre? Ce pauvre Monsieur Dhuicq doit avoir bien peur. Il n’est pas très original. Il a, des fascistes de toujours, les stigmates. Il a peur de l’ennemi intérieur; il croit au complot; il a l’âme du délateur; il cultive une fascination pour les régimes autoritaires et leurs dictateurs –Assad dans son cas, Poutine aussi– qui doivent réconforter sa testostérone. Il fait semblant, aussi, de détester l’argent. Bergé est son Rothschild. Ce bon Monsieur Dhuicq ne ressemble à rien. Il ressemble aux anciens. On a fait grand bruit depuis hier des propos de Nicolas Canteloup, humoriste sur Europe 1, qui avait extrapolé sur les violences policières d’Aulnay-sous-Bois, imaginant l’impatience de «nos amis gays» de connaître à leur tour les joies de la matraque dans l’anus. Culture du viol et homophobie. Canteloup a choqué, Canteloup s’est excusé. Mais? Il n’y a pas de mais? Les paillardises ne sont pas innocentes des haines environnantes. Dans les années trente, Ray Ventura pouvait, sans qu’on le soupçonne un instant, ironiser dans «Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine», sur la circoncision.
Comme dirait une certaine pub, c’est une vraie bonne nouvelle : depuis début mars, les policiers et gendarmes, dès lors qu’ils procèdent à des contrôles d’identité, doivent filmer leur intervention avec des caméras-piétons, et ce dans 23 zones de l’Hexagone déterminées par le ministère de l’Intérieur. Ces zones comprennent des ZSP en Île-de-France, tout comme des départements au nombre desquels les Alpes-Maritimes.
Ce n’est pour le moment qu’une simple expérience, qui prendra fin dans un an. Mais c’est à mes yeux une initiative très positive. Ce système est utilisé depuis des années chez nos voisins, et a franchement démontré son influence. Le but de ce dispositif est de calmer la relation des deux côtés de la barrière : les fonctionnaires peuvent ainsi démontrer qu’ils ont agit selon les règles, et les citoyens ne sont pas les mains vides si les forces de l’ordre sortent du cadre légal. C’est clairement un système où tout le monde est gagnant. Au passage, ces caméras permettent de faire l’économie d’une longue description textuelle, ce qui devrait réduire drastiquement la lenteur administrativeEt peut-être que d’ici quelques années, nous n’aurons pas, comme aux Etats-Unis, une émission télé montrant les interventions de nos chers policiers ? :)Au terme de cette année d’expérimentation, la police et la gendarmerie fourniront au ministre de l’Intérieur un rapport concernant l’effet de cette procédure sur le bon fonctionnement des interventions. Si ce système est appliqué à l’échelle nationale, des interventions comme celles de Théo en Seine-Saint-Denis ne devraient donc plus faire la une de l’actualité. L’initiative a été bien accueillie par tous les acteurs ! Ces 2600 caméras-piétons seront d’ailleurs bientôt doublées.