Dans les années riches de l’antisémitisme, les Dhuicq de l’époque dénonçaient comme juifs des gens qui ne l’étaient guère , aujourd’hui on s’en prend aux homosexuels.   Il est un homme qui, de sa sinécure parlementaire, injurie des Français qui, supposons-le, ne jouissent pas comme lui. En d’autres temps, ce qu’est Nicolas Dhuicq, député LR de l’Aube, siégeait à l’extrême-droite et vitupérait les juifs comme cet élu s’en prend aux homosexuels. Il s’agit bien, dans le style comme dans le propos, d’une variante évolutive du fascisme, et ceci n’est qu’une classification sans esprit polémique. Chez Dhuicq s’allient la basse politique et l’obsession récurrente; circonstanciellement, il s’agit d’affaiblir Emmanuel Macron. Dhuicq a tiré la première salve dans un entretien au site pro-russe Sputnik: «Concernant sa vie privée, c’est en train de devenir public. Emmanuel Macron est un chouchou, un chéri des médias français, qui appartiennent à un petit nombre de personnes, comme chacun sait. L’un de ses soutiens est le fameux businessman Pierre Bergé, un partenaire d’affaires et vieil amant d’Yves Saint Laurent, qui est ouvertement homosexuel et défend le mariage gay. Il y a donc tout un riche lobby gay derrière lui. Cela dit tout.» Confronté à ses propos, Dhuicq, couard comme souvent les médisants, en a rabattu un peu devant les caméras de C à vous, mais la haine étant une maladie plus forte que la lâcheté, a confirmé son propos. «Je n’ai jamais dit qu’il y avait un lobby gay. J’ai dit qu’il y avait un riche lobby qui se trouve être gay derrière Emmanuel Macron, en ciblant monsieur Bergé.»   Passons le ridicule et constatons la permanence. Dans les fantasmes orchestrés par Monsieur Dhuicq, on comprend que: Macron, soutenu par un lobby gay, doit bien en être; que ce lobby gay tient les médias; que Bergé, millionnaire de gauche, co-actionnaire du Monde, qui soutint de son verbe et de ses moyens quelques personnages notoirement hétérosexuels (Mitterrand, Royal, Peillon), doit pour la circonstance être réduit à sa propre homosexualité; que l’homosexualité transcende et dépasse tout ce qui fait la vie d’un homme, et est, finalement, transmissible à son entourage; une peste donc; et une lecture du monde.  Jadis –encore aujourd’hui– c’étaient les juifs qui étaient la peste, tenaient les médias, manipulaient leur entourage, subvertissaient la politique, les arts, et puis la France, dont ils n’étaient pas vraiment. Ça se disait à la Chambre. J’imagine ainsi Nicolas Dhuicq au printemps 1936, applaudissant de son banc son ami Xavier Vallat, qui dénonçait cette profanation: un juif, Léon Blum, devenait Président du Conseil. «Votre arrivée au pouvoir, monsieur le président du Conseil, est incontestablement une date historique. Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un Juif. (…) pour gouverner cette nation paysanne qu’est la France, il vaut mieux avoir quelqu’un dont les origines, si modestes soient-elles, se perdent dans les entrailles de notre sol, qu’un talmudiste subtil.»  Dhuicq aurait bien ri. Vallat, sous Pétain, serait Commissaire général aux questions juives. Dhuicq sera-t-il un jour commissaire général aux invertis? Présidera-t-il une exposition, «le gay et la France», qui dénoncera nos jouissances perverses, comme au Palais Berlitz, «le juif et la France», en 1941, avait décrit un pays soumis à Israël? Les circonstances font les hommes. Au commencement sont leurs obsessions. Il y a peu, le même Dhuicq listait, parmi les causes probables du terrorisme, les familles homoparentales. Tout va bien.  Aujourd’hui on cherche le gay sous l’hétéro, le pédé qui se masque, comme avant le youpin sous le gentil  On nous dira qu’Emmanuel Macron n’est pas homosexuel, si Blum était bien juif, et que chez Dhuicq, la manipulation précède la manie? Et donc? Écrire ceci est déjà entrer dans la logique des fascistes. On ne devrait pas avoir à répondre aux immondices, ni à démentir ce qui n’aurait, normalement, aucune importance. Macron y a consenti avec humour, dans la blague des hologrammes; il fait avec l’air empuanti du temps, comment le lui reprocher. Mais notons bien. Dans l’obsession fasciste, «être» ou «ne pas être» l’objet de la haine est indifférent. Dans les années riches de l’antisémitisme, les Dhuicq de l’époque dénonçaient comme juifs des gens qui ne l’étaient guère, baptisés mais ne détestant pas le peuple détesté. Pour Lucien Rebatet, Jacques Maritain, philosophe catholique, «était enjuivé de corps et d’âme». Le même Rebatet voyait dans l’église «une judéophilie» éperdue, et Céline, dont on s’obstine à trouver les sécrétions poétiques, affirmait que même le Pape était juif, «de son nom véritable Isaac Ratisch» et que le Vatican était «un ghetto».  Ainsi, aujourd’hui, on cherche le gay sous l’hétéro, le pédé qui se masque, comme avant le youpin sous le gentil. On débusque, on démasque, on suppute, on ricane. Le mal court. Le mal se ressemble. Qui est juif? Qui est homo? On affirmait jadis que les juifs asservissaient l’âme de la France; on dit désormais que le lobby homosexuel préempte la conscience des enfants, dans les théories perverses que ses complices instilleraient dans les programmes scolaires. Il en est des amis des gays aujourd’hui comme jadis des enjuivés, que des exaltés vouent aux gémonies, en attendant, qui sait, de leur faire un sort? Exagère-t-on? Veut-on essayer?   Depuis les débats du Pacs, puis du mariage pour tous, on sait la dose de haine qu’inspire à une droite la perspective d’une normalisation de l’homosexualité dans la société; on a entendu suffisamment d’horreurs, grasseyantes, bondieusardes, affolées, pour ne pas s’illusionner. Les homosexuels qui parfois se suicident ou se font assommer sont les objets de quelques petits pogroms contemporains, que fomentent les paniqués. La masse molle se sent agressée. On lui vole son paysage. On la manipule. Jadis, ce n’était pas le juif échappé du ghetto qui enrageait les antisémites, mais bien le juif intégré, français, indécelable, accepté. Le juif qui était en nous. L’homosexuel en nous. Comment l’extirper? Comment le reconnaître? Au nez crochu? A la démarche chaloupée? A son accent? A ses manières? A sa solidarité de race, de genre? Ce pauvre Monsieur Dhuicq doit avoir bien peur. Il n’est pas très original. Il a, des fascistes de toujours, les stigmates. Il a peur de l’ennemi intérieur; il croit au complot; il a l’âme du délateur; il cultive une fascination pour les régimes autoritaires et leurs dictateurs –Assad dans son cas, Poutine aussi– qui doivent réconforter sa testostérone. Il fait semblant, aussi, de détester l’argent. Bergé est son Rothschild. Ce bon Monsieur Dhuicq ne ressemble à rien. Il ressemble aux anciens.  On a fait grand bruit depuis hier des propos de Nicolas Canteloup, humoriste sur Europe 1, qui avait extrapolé sur les violences policières d’Aulnay-sous-Bois, imaginant l’impatience de «nos amis gays» de connaître à leur tour les joies de la matraque dans l’anus. Culture du viol et homophobie. Canteloup a choqué, Canteloup s’est excusé. Mais? Il n’y a pas de mais? Les paillardises ne sont pas innocentes des haines environnantes. Dans les années trente, Ray Ventura pouvait, sans qu’on le soupçonne un instant, ironiser dans «Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine», sur la circoncision. Dans les années riches de l’antisémitisme, les Dhuicq de l’époque dénonçaient comme juifs des gens qui ne l’étaient guère , aujourd’hui on s’en prend aux homosexuels.   Il est un homme qui, de sa sinécure parlementaire, injurie des Français qui, supposons-le, ne jouissent pas comme lui. En d’autres temps, ce qu’est Nicolas Dhuicq, député LR de l’Aube, siégeait à l’extrême-droite et vitupérait les juifs comme cet élu s’en prend aux homosexuels. Il s’agit bien, dans le style comme dans le propos, d’une variante évolutive du fascisme, et ceci n’est qu’une classification sans esprit polémique. Chez Dhuicq s’allient la basse politique et l’obsession récurrente; circonstanciellement, il s’agit d’affaiblir Emmanuel Macron. Dhuicq a tiré la première salve dans un entretien au site pro-russe Sputnik: «Concernant sa vie privée, c’est en train de devenir public. Emmanuel Macron est un chouchou, un chéri des médias français, qui appartiennent à un petit nombre de personnes, comme chacun sait. L’un de ses soutiens est le fameux businessman Pierre Bergé, un partenaire d’affaires et vieil amant d’Yves Saint Laurent, qui est ouvertement homosexuel et défend le mariage gay. Il y a donc tout un riche lobby gay derrière lui. Cela dit tout.» Confronté à ses propos, Dhuicq, couard comme souvent les médisants, en a rabattu un peu devant les caméras de C à vous, mais la haine étant une maladie plus forte que la lâcheté, a confirmé son propos. «Je n’ai jamais dit qu’il y avait un lobby gay. J’ai dit qu’il y avait un riche lobby qui se trouve être gay derrière Emmanuel Macron, en ciblant monsieur Bergé.»   Passons le ridicule et constatons la permanence. Dans les fantasmes orchestrés par Monsieur Dhuicq, on comprend que: Macron, soutenu par un lobby gay, doit bien en être; que ce lobby gay tient les médias; que Bergé, millionnaire de gauche, co-actionnaire du Monde, qui soutint de son verbe et de ses moyens quelques personnages notoirement hétérosexuels (Mitterrand, Royal, Peillon), doit pour la circonstance être réduit à sa propre homosexualité; que l’homosexualité transcende et dépasse tout ce qui fait la vie d’un homme, et est, finalement, transmissible à son entourage; une peste donc; et une lecture du monde.  Jadis –encore aujourd’hui– c’étaient les juifs qui étaient la peste, tenaient les médias, manipulaient leur entourage, subvertissaient la politique, les arts, et puis la France, dont ils n’étaient pas vraiment. Ça se disait à la Chambre. J’imagine ainsi Nicolas Dhuicq au printemps 1936, applaudissant de son banc son ami Xavier Vallat, qui dénonçait cette profanation: un juif, Léon Blum, devenait Président du Conseil. «Votre arrivée au pouvoir, monsieur le président du Conseil, est incontestablement une date historique. Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un Juif. (…) pour gouverner cette nation paysanne qu’est la France, il vaut mieux avoir quelqu’un dont les origines, si modestes soient-elles, se perdent dans les entrailles de notre sol, qu’un talmudiste subtil.»  Dhuicq aurait bien ri. Vallat, sous Pétain, serait Commissaire général aux questions juives. Dhuicq sera-t-il un jour commissaire général aux invertis? Présidera-t-il une exposition, «le gay et la France», qui dénoncera nos jouissances perverses, comme au Palais Berlitz, «le juif et la France», en 1941, avait décrit un pays soumis à Israël? Les circonstances font les hommes. Au commencement sont leurs obsessions. Il y a peu, le même Dhuicq listait, parmi les causes probables du terrorisme, les familles homoparentales. Tout va bien.  Aujourd’hui on cherche le gay sous l’hétéro, le pédé qui se masque, comme avant le youpin sous le gentil  On nous dira qu’Emmanuel Macron n’est pas homosexuel, si Blum était bien juif, et que chez Dhuicq, la manipulation précède la manie? Et donc? Écrire ceci est déjà entrer dans la logique des fascistes. On ne devrait pas avoir à répondre aux immondices, ni à démentir ce qui n’aurait, normalement, aucune importance. Macron y a consenti avec humour, dans la blague des hologrammes; il fait avec l’air empuanti du temps, comment le lui reprocher. Mais notons bien. Dans l’obsession fasciste, «être» ou «ne pas être» l’objet de la haine est indifférent. Dans les années riches de l’antisémitisme, les Dhuicq de l’époque dénonçaient comme juifs des gens qui ne l’étaient guère, baptisés mais ne détestant pas le peuple détesté. Pour Lucien Rebatet, Jacques Maritain, philosophe catholique, «était enjuivé de corps et d’âme». Le même Rebatet voyait dans l’église «une judéophilie» éperdue, et Céline, dont on s’obstine à trouver les sécrétions poétiques, affirmait que même le Pape était juif, «de son nom véritable Isaac Ratisch» et que le Vatican était «un ghetto».  Ainsi, aujourd’hui, on cherche le gay sous l’hétéro, le pédé qui se masque, comme avant le youpin sous le gentil. On débusque, on démasque, on suppute, on ricane. Le mal court. Le mal se ressemble. Qui est juif? Qui est homo? On affirmait jadis que les juifs asservissaient l’âme de la France; on dit désormais que le lobby homosexuel préempte la conscience des enfants, dans les théories perverses que ses complices instilleraient dans les programmes scolaires. Il en est des amis des gays aujourd’hui comme jadis des enjuivés, que des exaltés vouent aux gémonies, en attendant, qui sait, de leur faire un sort? Exagère-t-on? Veut-on essayer?   Depuis les débats du Pacs, puis du mariage pour tous, on sait la dose de haine qu’inspire à une droite la perspective d’une normalisation de l’homosexualité dans la société; on a entendu suffisamment d’horreurs, grasseyantes, bondieusardes, affolées, pour ne pas s’illusionner. Les homosexuels qui parfois se suicident ou se font assommer sont les objets de quelques petits pogroms contemporains, que fomentent les paniqués. La masse molle se sent agressée. On lui vole son paysage. On la manipule. Jadis, ce n’était pas le juif échappé du ghetto qui enrageait les antisémites, mais bien le juif intégré, français, indécelable, accepté. Le juif qui était en nous. L’homosexuel en nous. Comment l’extirper? Comment le reconnaître? Au nez crochu? A la démarche chaloupée? A son accent? A ses manières? A sa solidarité de race, de genre? Ce pauvre Monsieur Dhuicq doit avoir bien peur. Il n’est pas très original. Il a, des fascistes de toujours, les stigmates. Il a peur de l’ennemi intérieur; il croit au complot; il a l’âme du délateur; il cultive une fascination pour les régimes autoritaires et leurs dictateurs –Assad dans son cas, Poutine aussi– qui doivent réconforter sa testostérone. Il fait semblant, aussi, de détester l’argent. Bergé est son Rothschild. Ce bon Monsieur Dhuicq ne ressemble à rien. Il ressemble aux anciens.  On a fait grand bruit depuis hier des propos de Nicolas Canteloup, humoriste sur Europe 1, qui avait extrapolé sur les violences policières d’Aulnay-sous-Bois, imaginant l’impatience de «nos amis gays» de connaître à leur tour les joies de la matraque dans l’anus. Culture du viol et homophobie. Canteloup a choqué, Canteloup s’est excusé. Mais? Il n’y a pas de mais? Les paillardises ne sont pas innocentes des haines environnantes. Dans les années trente, Ray Ventura pouvait, sans qu’on le soupçonne un instant, ironiser dans «Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine», sur la circoncision.

Comme dirait une certaine pub, c’est une vraie bonne nouvelle : depuis début mars, les policiers et gendarmes, dès lors qu’ils procèdent à des contrôles d’identité, doivent filmer leur intervention avec des caméras-piétons, et ce dans 23 zones de l’Hexagone déterminées par le ministère de l’Intérieur. Ces zones comprennent des ZSP en Île-de-France, tout comme des départements au nombre desquels les Alpes-Maritimes.
Ce n’est pour le moment qu’une simple expérience, qui prendra fin dans un an. Mais c’est à mes yeux une initiative très positive. Ce système est utilisé depuis des années chez nos voisins, et a franchement démontré son influence. Le but de ce dispositif est de calmer la relation des deux côtés de la barrière : les fonctionnaires peuvent ainsi démontrer qu’ils ont agit selon les règles, et les citoyens ne sont pas les mains vides si les forces de l’ordre sortent du cadre légal. C’est clairement un système où tout le monde est gagnant. Au passage, ces caméras permettent de faire l’économie d’une longue description textuelle, ce qui devrait réduire drastiquement la lenteur administrativeEt peut-être que d’ici quelques années, nous n’aurons pas, comme aux Etats-Unis, une émission télé montrant les interventions de nos chers policiers ? :)Au terme de cette année d’expérimentation, la police et la gendarmerie fourniront au ministre de l’Intérieur un rapport concernant l’effet de cette procédure sur le bon fonctionnement des interventions. Si ce système est appliqué à l’échelle nationale, des interventions comme celles de Théo en Seine-Saint-Denis ne devraient donc plus faire la une de l’actualité. L’initiative a été bien accueillie par tous les acteurs ! Ces 2600 caméras-piétons seront d’ailleurs bientôt doublées.

Le candidat Benoit Hamon suggère d’affecter un revenu d’existence de six cent cinquante euros par mois sans condition, notamment de revenu, graduellement à l’ensemble de la communauté. Son prix annuel à terme atteindrait 700 Mrds d’euros, ce qui représente la moitié des charges d’Etat. Le revenu fût suggéré par des fonctionnaires que beaucoup qualifieraient de libéraux, fréquemment en l’accolant à une taxe corrélatif au patrimoine global pour le verser. Une contribution sociale généralisée au taux de 37 % pourrait en conséquence régler une charge de 600 milliards d’euros. Ce système, salaire d’existence et une charge proportionnel, assurerait, suivant ses promoteurs, un standing de vie plancher à chaque Français également en l’exhortant à bosser davantage que dans la méthode en vigueur. En effet, chaque euro complémentaire remporté par son effort lui attribuerait 0,62 euros après imposition alors que, maintenant, il emporte en net simplement 0.45 € généralement, parce qu’il sent réduire ses contributions sociales et empirer ses impositions et cotisations sociales. Pour les spécialistes, ce revenu commuterait la plupart des fournitures sociales et des services publics dont l’emploi est individualisable. Chacun obtiendrait le minimum vital pour exister, l’augmenterait par une activité professionnelle, le dépenserait pour des prestations de son choix et se barderait individuellement contre les risques, dont les courants risques de santé. Le total des provisions sociales approchant pratiquement 600 Mrds d’euros, le revenu universel n’accroîtrait de ce fait pas les dépenses d’Etat et saurait être réglé sans rehausser les charges obligatoires. Il faudrait cependant transformer une partie d’entre eux, surtout les cotisations, par une charge sociale à 38.5 %. Le pays renoncerait à intercéder pour proposer des services aux communautés. Les conclusions de l’instauration d’un salaire d’existence sur la compétitivité des entreprises, l’attractivité du lieu, l’engagement et l’emploi, ou encore la fraude fiscale et administrative, seraient effroyables. Ce n’est incontestablement pas la vision du candidat socialiste, qui n’a pas confirmé l’annulation de fonctions de l’Etat. Il est possible de toutefois deviner que le revenu universel remplacerait les minima sociaux (soit 28 Milliards €) et les compensations familiales (10 Milliards Euros), chaque enfant y cédant droit, cependant ces réductions de dépenses ne changeraient pas la source du problème : il faudrait augmenter les impôts obligatoires d’environ 545 milliards Euros, soit de 53.5 %. Les conséquences de la création d’un « revenu universel d’existence » sur la compétitivité des entreprises économiques, l’attractivité du territoire, le financement et l’responsabilité, ou aussi la fraude fiscale et administrative, deviendraient effroyables.

Dans sa proclamation qui suit la prise d’Alger et la reddition d’Hussein Dey, le général de Bourmont déclare, le 5 juillet 1830 : « Vingt jours ont suffi pour la destruction de cet Etat dont l’existence fatiguait l’Europe depuis trois siècles. » Depuis le XVe siècle, toutes les flottes occidentales ont en effet bombardé la ville afin que cessent les activités des pirates, fonds de commerce de la régence d’Alger, possession turque dont l’autorité sur les tribus arabes de l’arrière-pays n’est que très relative. C’est donc avec la bénédiction des puissances européennes-hormis l’Angleterre-que Charles X décide de conquérir Alger. Quinze ans après le congrès de Vienne, qui a ramené la France napoléonienne aux frontières de la Révolution, cette expédition doit lui permettre de reprendre sa place dans le monde, mais aussi de distraire une opposition intérieure de plus en plus vigoureuse. Elle doit aussi mettre fin à un contentieux qui remonte au Directoire, celui-ci n’ayant pas honoré une dette due à trois négociants algériens. La rupture intervient le 30 avril 1827, quand le dey d’Alger soufflette d’un coup de chasse-mouches le consul Deval. Le 16 mai 1830, la flotte commandée par les amiraux Duperré et de Rosamel appareille de Toulon. Le débarquement des 30 000 hommes a lieu le 14 juin à Sidi-Ferruch et l’attaque aboutit à la prise de la ville. La conquête peut commencer. Elle sera terrible.

C’est une histoire comme une autre. Celle d’une famille de cultivateurs alsaciens d’Oberheim, dans le Bas-Rhin, les Farny, qui, placée sur la route de l’émigration allemande, décide, en 1832, d’échapper à la misère en gagnant le Nouveau Monde. Parvenus au Havre et escroqués par les « passeurs » de l’époque comme 73 autres familles candidates au grand départ, le couple et ses cinq enfants sont alors déroutés vers l’Algérie. Si les troupes françaises menées par le général de Bourmont ont conquis Alger deux ans plus tôt, elles ne contrôlent guère que quelques enclaves placées sur la côte. Les Farny, comme leurs 500 compatriotes, sont alors installés dans la plaine de la Mitidja, au sud de la capitale. Dix ans plus tard, le père et trois de ses fils sont morts des fièvres, la mère et son dernier garçon ont disparu lors de la razzia d’une tribu d’Abd el-Kader, deux des enfants seulement ont survécu. Cinq générations plus tard, leurs descendants boucleront leurs valises pour regagner cette métropole qu’ils connaissent à peine. Ce qu’ont découvert les Farny à leur arrivée, c’est le Far West. La conquête de ce Sud sauvage est l’affaire des militaires auxquels il faudra dix-sept longues années pour obtenir la reddition d’Abd el-Kader, proclamé à 24 ans commandeur des croyants et chef de la guerre sainte lancée contre l’envahisseur. Ces tout premiers colons sont des pionniers, des hommes et des femmes d’un autre temps, durs à la tâche, sans cesse confrontés à la violence des hommes et des éléments mais qui sont résolus à écrire une page encore vierge. On est alors bien loin du décor de carte postale de cette Algérie française insouciante, de ces villes, véritables reproductions de petites cités françaises, avec poste, monument aux morts, église et bar-tabac où l’on sirote paisiblement l’anisette en tentant d’échapper à la chaleur.

Ces premiers arrivants succèdent aux affairistes, aventuriers, aux prostituées qui ont suivi l’armée comme une pente naturelle. Pour eux, pas question de profiter d’Alger la Blanche. Il faut survivre au milieu des marécages, habiter dans une cabane de planches aux murs percés de meurtrières, planter, « le fusil à l’épaule et la quinine dans la poche », à peine de quoi manger, se protéger des lions et des hyènes et, surtout, des tribus qui multiplient les raids. Car, de part et d’autre, on ne s’épargne pas. Par coutume, les guerriers arabes égorgent leurs adversaires dont ils décapitent les corps pour en planter les têtes sur les murailles de leurs villes insoumises. Quant aux tribus ralliées aux troupes françaises, ce ne sont pas des scalps qu’elles rapportent aux officiers de l’armée d’Afrique mais des colliers d’oreilles.

Une résistance admirable

Aucun militaire ne nie le formidable courage de cet ennemi, encore moins de leur chef. Le jeune Arthur Rimbaud, dont le père, le capitaine Frédéric Rimbaud, a combattu en Algérie, compare Abd el-Kader, dans un poème en latin écrit à l’âge de 14 ans, au « nouveau Jugurtha ». « Une résistance admirable. Des hommes qu’il fallait tuer deux fois », s’exclame, en 1836, le futur maréchal Achille de Saint-Arnaud dont Victor Hugo dira plus tard, en raison de ses exactions, qu’il avait « les états de service d’un chacal ». On ne s’en prive donc pas. Les Français multiplient les razzias, massacrent les populations, détruisent les récoltes, enfument des tribus entières réfugiées dans des grottes. C’est la tactique du général Bugeaud, adepte de la conquête totale, de la soumission la plus absolue. Un seul homme, qui a vécu en Amérique, pressent ce qui peut résulter d’une telle violence. Entre ses deux voyages en Algérie en 1860 et 1865, Napoléon III déclare qu’il « refuse d’infliger [à la population arabe] le sort des Indiens de l’Amérique du Nord, chose impossible et inhumaine ». Il sera le seul souverain à vouloir créer un royaume arabe où Français et musulmans connaîtraient l’égalité. La défaite de Sedan fait disparaître tous ces rêves. En 1871, après la dernière grande rébellion, celle d’El-Mokrani en Kabylie, l’armée remet le sabre au fourreau. Après de longues hésitations des différents gouvernements, c’est décidé, l’Algérie, au contraire des autres territoires possédés par la métropole, sera une colonie de peuplement. C’est donc aux colons – ils sont maintenant 100 000 – que revient de bâtir cette Algérie française, mirage du système colonial, joyau de l’Empire.

Un formidable melting-pot

Ceux-ci, au fil des années, ont solidement pris pied en Algérie. Ils viennent d’abord de France. Mais le territoire n’est guère attirant en raison de ses rébellions endémiques et de la dureté de son climat. Il faudra même attendre 1856 pour que les naissances l’emportent sur les décès. Tremblements de terre, épidémies de choléra, famines, soleil hurlant et pluies qui transforment les oueds paisibles en torrents meurtriers, sans oublier cet ennemi qui peut frapper à tout instant. Il faut donc organiser de véritables campagnes publicitaires pour attirer les volontaires, comme, en 1848, les ouvriers parisiens sans travail, partis du port de Bercy sur des péniches et dont le gouvernement a financé le retour à la terre. S’ajoutent ceux auxquels on ne demande par leur avis, comme les déportés de la révolution de juin 1848 ou de la Commune. Suivent ensuite les Alsaciens et les Lorrains, qui préfèrent fuir leur pays annexé par les Prussiens, ainsi que les Corses et les paysans du sud de la France, exclus de la révolution industrielle. Ce curieux mélange de réfractaires et d’hommes de la terre donnera à ces colons « une mentalité de petits propriétaires terriens […] amalgame d’individualisme paysan et d’attachement à la liberté », comme l’écrit Benjamin Stora. C’est l’époque où l’Algérie se constelle de fermes fortifiées puis de villages et de bourgades dont les noms évoquent la grandeur française, celle des victoires militaires ou des grands penseurs : Jemmapes, Valmy, Marengo, Wagram, Solferino côtoient ainsi Voltaire, Tocqueville ou Victor Hugo.

Seules les références à la France émergent alors que ses citoyens sont loin d’être les seuls à coloniser ce nouveau monde. Un formidable melting-pot s’est créé en Algérie, agrégeant des populations venues d’Espagne, d’Italie, de Malte et qui vont devenir ceux qu’on nommera les « Européens », puis les « pieds-noirs ». Les Espagnols, originaires du sud de la péninsule, des régions d’Alicante et de Valence, s’installent, au plus près, dans l’Oranais. En 1911, il y a dans cette région deux Espagnols – naturalisés ou étrangers – pour un Français. Travailleurs endurants, sobres, ils sont cultivateurs quand les Siciliens, présents à l’Est, sont pêcheurs et les Piémontais, carriers ou maçons. Les Maltais tiennent de petits commerces ou sont cultivateurs ou éleveurs. En 1886, la population européenne est également partagée entre 219 000 Français d’origine et 211 000 étrangers et la loi du 26 juin 1889 naturalise tous ceux qui naîtront dorénavant en Algérie. Enfin les juifs, minorité de 20 000 personnes présente depuis des siècles en Algérie, deviennent des Français à part entière avec le décret du 24 octobre 1870 d’Adolphe Crémieux, ministre de la Justice.

C’est ce brassage de populations, totalement original dans l’Histoire, qui va donner à l’Algérie française ses plus doux accents. Personne mieux qu’Albert Camus n’a décrit ce que fut ce pays de cocagne. Il y a d’abord la mer, « en flammes sous le soleil », ces flots éblouissants dans lesquels les pêches de rougets et de mérous sont miraculeuses, mais aussi les parties de chasse dans la montagne où l’on déjeune, à l’ombre des oliviers, de soubressade et de rosé. Le soir, on profite de la douceur de l’air pour déambuler sur les boulevards ou sortir les chaises au seuil des maisons et regarder passer les jolies filles à la peau cuivrée. Le bistrot, où elles ne vont jamais, reste le royaume des hommes, qui discutent avec enthousiasme de politique mais aussi de football, sport roi pour toutes les communautés. Il y a aussi ces petites rues avec les chicanes « d’éventaires présentés par des marchands arabes et où se trouvaient pêle-mêle des cacahouètes, des pois chiches séchés et salés, des lupins, des sucres d’orge peints en couleurs violentes et des acidulés poisseux ».

Même si la période s’avère particulièrement chargée, niveau travail, je m’en moque totalement : quoiqu’il arrive, je reste zen en toutes circonstances, ces derniers temps. Chaque fois qu’un collègue me fait part de son stress, il me suffit de repenser à ce que j’ai fait dernièrement pour retrouver aussitôt le calme et le sourire. Il y a peu, j’ai en effet pratiqué un vol en avion de chasse dans le ciel de Marseille, et comme vous vous en doutez certainement, c’était au-delà de toute description. Les sensations qu’on a là-haut, et notamment durant le vol acrobatique, sont comme les créatures de Lovecraft : indicibles ! Toutefois, j’ai tout de même essayé de décrire ce vol avec mes collègues, et j’ai été assez effaré de la réaction de certains d’entre eux : à les entendre, ils n’admettaient tout simplement pas que j’aie pu investir autant d’argent pour une simple dose d’adrénaline. J’ai été tellement scotché par leurs propos que je n’ai rien trouvé à leur répondre sur le moment. Mais avec le recul, je présume qu’eux et moi avons une conception du monde si différente que toute compréhension est impossible entre nous. Et ce, même si j’avais tenté de leur expliquer des heures durant. Je reconnais que j’aurais pu employer ce capital pour m’offrir le dernier téléphone à la mode. Oui mais voilà : je ne veux pas d’un nouveau téléphone. Celui que j’ai est certes une antiquité, mais il me va. Ce dont j’ai réellement besoin, c’est d’adrénaline, de moments forts et uniques. Il faut remettre les choses par ordre d’importance. Tout le temps qu’on passe sur son iPhone est du temps qui ne marque pas, bon sang ! Alors que la demi-heure que j’ai passée dans ce cockpit restera gravée au fer rouge dans ma mémoire. C’est à cela que ça se résume, au fond : à une manière d’envisager la vie. Qu’est-ce qui est le plus important : le matériel ou les souvenirs ? Pour ma part, j’ai réalisé mon choix il y a de ça pas mal d’années. Et tant pis si certaines personnes me pensent fou de défendre ce point de vue ! Voilà le site par lequel je suis passé pour ce vol en avion de chasse, si vous vous sentez pousser des ailes. Mais autant vous prévenir : on en ressort changé ! Ce n’est pas tous les jours qu’on s’essaye à 5G ! Suivez le lien pour en savoir plus sur ce vol en avion de chasse.

Le candidat écologiste à l’élection présidentielle juge que les discussions engagées avec Benoît Hamon en vue d’un « projet commun » pour la présidentielle « n’avancent pas assez vite ». « Ma responsabilité aujourd’hui est de discuter avec d’autres candidats qui le souhaitent pour faire un projet commun », a déclaré Yannick Jadot jeudi sur RFI. « Après, la question des personnes est seconde, elle n’est pas secondaire, elle est seconde », a-t-il ajouté comme on lui demandait s’il y aurait bien un bulletin Jadot à la présidentielle.

« Le mandat que je considère avoir reçu dans cette primaire écologiste, c’est de faire en sorte que le prochain quinquennat soit écologique, social, européen », a-t-il précisé.

Une première réunion ce week-end

Interrogé sur les avancées d’un possible rapprochement avec le vainqueur de la primaire organisée par le PS, Benoît Hamon, Yannick Jadot a répondu : « On a commencé à discuter, on verra bien. » Il a ajouté qu’il trouvait que les discussions « n’avancent pas assez vite ».

Il a précisé que « ce week-end » aurait lieu « une première réunion sur le projet ». « On discute régulièrement avec Benoît Hamon, simplement il ne faut pas qu’on se prépare pour 2022 ». « Je trouve qu’elles n’avancent pas assez vite parce que la politique c’est de la dynamique. Il y a eu une dynamique autour de sa candidature, et sa candidature n’est certainement pas le fait de rejoindre un Parti socialiste usé dans un vieux bus diesel », a-t-il dit.

Avec Mélenchon, « ce sera compliqué »

Quant au candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, il l’a appelé, mais il ne lui « a pas répondu » et ne l’a « pas rappelé ». « Je considère que si Jean-Luc Mélenchon ne clarifie pas ses positions sur la démocratie comme sur l’Europe, pour moi ce sera compliqué, voilà (…) après il faut discuter. »

Sur RTL, Cécile Duflot, battue à la primaire EELV, a estimé que les courants de gauche avaient « une responsabilité historique qui est de ne pas rater les moments où on peut converger sur le fond, sur un projet. Ce n’est pas un compromis, ce n’est pas un (plus) petit commun dénominateur ».

Elle a aussi assuré que Yannick Jadot avait réuni « un peu plus de 400 » parrainages sur les 500 nécessaires à une candidature à l’Élysée. « Je le dis parce que certains racontent le contraire, ils peuvent venir vérifier ils sont physiquement présents les papiers. »

Nous n’en sommes encore qu’aux hypothèses, mais elles s’annoncent moroses pour Manuel Valls et Solférino. Que se passera-t-il si le candidat désigné par le scrutin de janvier ne parvient pas à distancer Emmanuel Macron dans les sondages ? Qui serait responsable d’un probable 21 avril ? Et quid d’une faible participation à la primaire du 22 janvier ? De quelle dynamique disposera le candidat désigné par de maigres troupes de sympathisants ? Et au terme d’une campagne éclair d’à peine quelques semaines ? Les éditorialistes reviennent sur ce scrutin conçu pour asseoir la légitimité d’un candidat et qui pourrait tourner au fiasco pour les socialistes.

Premier problème souligné par Olivier Pirot dans La Nouvelle République du Centre-Ouest : les délais, extrêmement courts. « Dans quel état de forme vont arriver les candidats de la primaire de la gauche ce jeudi pour ce premier débat ? Quatre débats en quinze jours, deux tours d’élections que les protagonistes aborderont en ayant déjà aligné les meetings, les réunions publiques, les plateaux télés et les émissions de radio. Le tout dans un temps très restreint […] Avant le premier tour de la primaire de la droite, il s’était écoulé quasiment un mois entre le 1er et le 3e débat. De quoi prendre le temps de digérer et d’observer la montée en puissance de François Fillon. Cette fois-ci […], on peut se demander ce qu’au final les électeurs retiendront du processus de cette Belle Alliance populaire calibrée au départ pour que François Hollande y participe. En tout état de cause, le vainqueur devra sûrement faire preuve de beaucoup de pédagogie et de clarté pour s’extirper de ce maelstrom annoncé. »

« Deux rock stars »

Deuxième obstacle, la participation, qui pourrait ne pas être à la hauteur, s’inquiète Florence Chédotal dans La Montagne: « La primaire pourrait jouer un bien mauvais tour au camp socialiste […] Une primaire devant servir à compter ses troupes et s’imposer au sein d’une force politique, ce serait un naufrage assuré pour Solférino si les électeurs boudaient les bureaux de vote. Car la politique est une affaire de dynamique […] Pour l’heure, à regarder le taux de remplissage des salles de meeting et le nombre de spectateurs refoulés faute de place, il semblerait qu’elle soit du côté de l’insoumis Mélenchon et du libéral Macron […] Ces deux visages d’une gauche irréconciliable, mais dont la dynamique électorale est potentiellement destructrice pour le PS, si elle devait durer. Deux rock stars qui parasitent avec une délectation assumée cette primaire, alors que les grands débats vont débuter […] »

Troisième enjeu, l’incertitude totale dans laquelle sont les observateurs quant à l’issue de la bataille. Dans Midi Libre, Yann Marec agite le spectre de « la malédiction des favoris » à l’avant-veille du premier débat qui va opposer les candidats. « Attention danger. Pour les sept candidats à la primaire, la semaine qui s’avance ressemble au décollage d’une fusée […] Tout va dépendre de l’air du moment. Pour le favori Manuel Valls parti à la conquête de toutes les étoiles du parti, chaque mot compte. Entre des propositions séduisantes et un semblant de reniement, l’exercice est complexe. À tel point que le Premier ministre, qui pourtant avait juré qu’il ferait jouer son droit de réserve, est venu lui taper la claque. Alors quid des outsiders ? Arnaud Montebourg et Benoît Hamon possèdent un coup d’avance avec une stratégie parfaitement lisible : retrouver le cœur de la gauche. Ça plaît. C’est efficace. Et du coup, cette primaire paraît incertaine. En tout cas, les cartes sont tellement rebattues que le favori pourrait tomber. Comme si la malédiction des favoris de 2016 allait frapper. »

Cette menace qui plane sur la primaire socialiste a poussé le Premier ministre, « qui ne devait pas s’impliquer dans la primaire [à monter] en première ligne, au secours de son prédécesseur à Matignon », souligne Hervé Chabaud dans L’Union/L’Ardennais. « […] À Évry-Courcouronnes, on a usé de superlatifs capables de transformer l’ancien chef du gouvernement en étoile de la Belle Alliance populaire dont l’éclat resplendira demain dans les urnes […] Si le Premier ministre ne s’imaginait pas en porte-parole de son aîné, il l’est devenu par devoir et surtout par son appétence douce pour passer à la moulinette l’ambitieux Macron […] Cette prise de position avant la succession de débats […] répond au calendrier de soutien d’urgence alors qu’ils sont nombreux à vouloir faire payer à Valls le bilan de Hollande dont Macron s’est affranchi avec la roublardise d’un premier de la classe qui n’assume pas. »

Embuscade

En effet, le dernier nuage, et non des moindres, qui assombrit le scrutin de janvier, c’est Emmanuel Macron, cette « bulle » qui devait exploser en quelques semaines et qui ne cesse au contraire de grossir jusqu’à boucher l’horizon du candidat qui sera désigné. Car « de quoi parlent les responsables socialistes depuis quelques jours […] De Macron, croit savoir Cécile Cornudet des Échos. […] La primaire socialiste n’est pas passée que s’échafaudent déjà des scénarios. Si elle désigne Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon, une partie des responsables et des élus socialistes pourraient rejoindre Emmanuel Macron […] Si Manuel Valls l’emporte, pas d’hémorragie immédiate, mais une question. Que faire si Emmanuel Macron continue de creuser l’écart dans les sondages ? […] Au nom de l’unité, le Parti socialiste tente de pousser Macron à jeter l’éponge pour éviter tout risque Le Pen […] Mais […] s’il s’avère qu’en mars Emmanuel Macron est le seul capable d’être présent au second tour, alors cet appel s’inversera […] Les sondages ne sont pas prédictifs, mais ils continuent à jouer un rôle majeur dans la vie politique. Ils peuvent transformer un vote séditieux en vote utile. C’est dire. »

Le phénomène Macron s’installe, constate aussi Jean-Louis Hervois dans la Charente Libre. « Par touches subtiles et sans appuyer trop fort sur le trait, Emmanuel Macron s’applique à installer son portrait encadré au centre du paysage politique […] Tous ceux qui attendaient la chute imminente de l’amateur en sont pour leurs frais. La mécanique de communication tourne comme une horloge […] Si les candidats de gauche devaient être d’accord sur un point, c’est contre Macron qu’ils signeraient la pétition […] Macron obsède ou fascine jusqu’à l’extrême droite. Il pique des parts de marché à toute la classe […] Trois débats télévisés à la suite pourraient définitivement ruiner l’esprit de camaraderie […] Emmanuel Macron et son logiciel surprise se tiennent en embuscade. À l’approche des derniers cent jours de la présidentielle, l’heure de vérité ne va plus tarder. »

La réalité virtuelle débarque tout doucement, et je n’ai qu’une chose à dire : vivement ! Dernièrement, j’ai en effet fait un incentive à Milan où j’ai pu tester la VR. Ca faisait un moment que j’en avais envie, mais j’avais un peu peur d’être déçu. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que j’ai été impressionné. Plus que je ne m’y attendais, même ! A tel point que je pense même me faire offrir un Oculus Rift à Noël ! J’étais pourtant assez méfiant à l’égard de cette technologie, tout comme mes amis. Mais c’était à n’en pas douter une erreur de jugement due au manque de connaissances sur le sujet. C’est si bluffant que c’en est confondant, en fait. Ce n’est pas le graphisme qui est impressionnant : l’image est encore pixelisée et il y aura encore des progrès à faire niveau rendu. Mais l’immersion est si présente qu’on a franchement le sentiment de marcher dans cette réalité, si virtuelle soit-elle. Dès l’instant où l’on met le casque, c’est comme si le cerveau était pris de court : il analyse ce qu’il a sous les yeux comme la nouvelle réalité. J’ai pu explorer différents univers, mais ce qui m’a le plus impressionné reste une démonstration de survival horror FPS où il fallait arpenter un hôpital psychiatrique. Même si ce n’était qu’un jeu, tous ceux qui l’ont testé ont fait des bonds tout du long. C’est d’ailleurs très distrayant, à regarder de l’extérieur. Ca n’a absolument rien à voir avec ce qu’on ressent face à un écran. Avec ce dernier, il subsiste une réalité bien visible : la table basse, votre femme, le chien qui ronfle à vos pieds, etc. Mais avec un casque sur la tête, la réalité n’existe pour ainsi dire plus : vous êtes projeté dans un univers inconnu. Je comprends mieux pourquoi tous les géants du net se sont engouffrés dedans, et il me tarde de voir ce que tout ça va donner ! Sinon, j’ai adoré cet incentive à Milan. Voilà l’agence qui s’en est occupé, suivez le lien.

Pendant près d’un siècle, des milliers de Nord-Américains ont vécu dans la zone contrôlée par les Etats-Unis. Une existence de rêve qu’ils ont dû quitter en 1999, quand le territoire a été restitué.

Le quartier de La Boca, à Balboa, qui fut le centre administratif de la zone du canal.

Ils viennent d’un monde qui n’existe plus.D’un pan de terre d’à peine 16 km de large, bordé par deux océans. L’Atlantique d’un côté, le Pacifique de l’autre. Ceux qu’on appelle les « Zoniens » ont vécu pendant près d’un siècle dans la zone du canal de Panama (« Canal Zone »), ancien territoire sous contrôle américain qu’ils ont dû quitter en 1999, selon les termes des traités signés en 1977 entre le général panaméen Omar Torrijos et le président des Etats-Unis Jimmy Carter. Depuis, une jungle vorace a envahi les infrastructures de l’ancienne colonie laissée à l’abandon.

Le photographe Matias Costa est retourné dans la zone du canal de Panama, contrôlée par les Etats-Unis. Pendant près d’un siècle, des milliers de Nord-Américains y ont vécu une existence de rêve qu’ils ont dû quitter en 1999, lors de la restitution du territoire. Cette ancienne université américaine du quartier de La Boca, dans la zone du canal, est devenue l’Ecole navale panaméenne. Situées face au pont des Amériques, les classes offrent une vue imprenable sur le canal.
Une chemise d’uniforme du Elks Club. Cette confrérie américaine, fondée à New York en 1868, avait ouvert une loge dans la zone du canal. Ses membres se retrouvaient au numéro 1414 de La Boca.
Albrook Mall, le plus grand centre commercial du Panama, est situé dans l’ancienne base militaire américaine de Fort Clayton. Cet espace accueille aujourd’hui la Cité du savoir.
Maria Kisling, 22 ans, pose devant la maison d’une amie, à Los Rios. Fille d’un ancien soldat stationné au Panama, elle a vécu, petite, dans la zone du canal et habite aujourd’hui à Balboa. De nombreux enfants de Zoniens reviennent vivre au Panama, parfois dans la maison qu’occupaient leurs parents.
Le quartier de La Boca, à Balboa, qui fut le centre administratif de la zone du canal.
Au restaurant El Mirador del Canal, à Paraiso, une ville aujourd’hui prisée par la classe moyenne panaméenne.
Des dossiers médicaux dans l’ancien hôpital militaire Gorgas, sur Ancon Hill, où de nombreux Zoniens sont nés. Les locaux sont aujourd’hui occupés par l’Instituto Oncologico Nacional, qui se consacre à la recherche sur le cancer et à son traitement.
Des Diablos Rojos au rebut dans l’ancienne base aéronautique américaine Fort Howard. Jusqu’en 2013, les transports publics de Panama City étaient assurés par ces anciens bus scolaires américains, repeints aux couleurs du pays.
Le jardin de Joe Andrews sur les hauteurs de Curundu. Né en 1950, cet ancien soldat américain a, comme son père et son grand-père avant lui, été envoyé au Panama pour superviser la zone du canal. Il vit aujourd’hui dans cette ancienne base militaire devenue quartier résidentiel.
Chaque année, les Zoniens et leurs familles se retrouvent lors d’un grand rassemblement organisé par la Société du canal de Panama. Ici en 2013, lors d’une pool party à l’hôtel Marriott d’Orlando, en Floride.
Zonie, la mascotte de la Société du canal de Panama.
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Le photographe Matias Costa est retourné dans la zone du canal de Panama, contrôlée par les Etats-Unis. Pendant près d’un siècle, des milliers de Nord-Américains y ont vécu une existence de rêve qu’ils ont dû quitter en 1999, lors de la restitution du territoire. Cette ancienne université américaine du quartier de La Boca, dans la zone du canal, est devenue l’Ecole navale panaméenne. Situées face au pont des Amériques, les classes offrent une vue imprenable sur le canal.

Matias Costa

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Dans les salles d’école, les cahiers sont restés ouverts à la page de la dernière leçon. Les machines de musculation trônent encore au milieu du grand gymnase. Avec ses tables en ordre et son menu toujours affiché, le vieux restaurant Burger King semble attendre les prochains clients. Autant de lieux de vie, témoins d’une époque où l’Amérique se réinventait Etat-providence.

Une existence privilégiée sous les tropiques

C’est pour avoir aidé les Panaméens à obtenir leur indépendance à l’égard de la Colombie en 1903 que les Etats-Unis s’étaient octroyé cette partie stratégique de l’isthme de Panama. Pour 10 millions de dollars cash et 25 000 dollars annuels, le gouvernement américain s’était offert le droit d’y construire un passage maritime entre les deux continents – des travaux entamés vingt ans auparavant par les colons français.

L’histoire des Zoniens commence ici. Au sein d’une communauté de quelques milliers d’expatriés nord-américains chargés de l’administration du plus grand chantier d’ingénierie de l’histoire, qui fut inauguré en 1914 par la traversée du navire américain SS Ancon. Le temps de trois générations, ces familles de travailleurs ont joui d’une existence privilégiée sous les tropiques. Pour inciter les employés à s’établir loin de chez eux, le gouvernement avait jugé bon de leur offrir toutes sortes d’avantages : exonérations d’impôts, prime pour travail à l’étranger, pas moins de sept semaines de congés payés, vols gratuits vers les Etats-Unis, sans oublier l’assurance d’un emploi public stable et d’un logement dans un complexe résidentiel avec écoles, hôpitaux, cinéma et domestiques. Le tout entièrement subventionné par le ministère de la défense.

2 000 anciens colons nostalgiques

La communauté du canal a ainsi vécu dans une région à part, un îlot socialiste créé par le plus grand gouvernement capitaliste. Cette bulle paternaliste a éclaté après les émeutes « du drapeau », en 1964. Le territoire est à l’époque en proie à des tensions entre colons et Panaméens. Alors qu’une interdiction de laisser flotter le Stars and Stripes (le drapeau américain) sur les sites civils a été décrétée, les étudiants américains de la Balboa High School décident un matin de hisser leur drapeau devant l’école. Une provocation à l’origine de trois jours d’émeutes meurtrières dans tout le pays et de l’ouverture de négociations sur la fin de l’occupation américaine du canal.

Aujourd’hui, les Zoniens sont éparpillés dans toute l’Amérique. Mais ils se retrouvent chaque année en Floride lors du rassemblement de la Société du canal de Panama organisé à l’hôtel Marriott d’Orlando. Près de 2 000 anciens colons nostalgiques, pour la plupart octogénaires, y arborent un tee-shirt portant l’inscription « En voie d’extinction ». Ils le savent. A la mort du dernier Zonien natif, plus personne ne parlera de cette vie dans « la zone », de la construction du canal, de leur paradis tropical à jamais perdu.

Vidéo :Il y a cent ans, le canal de Panama