C’est une question que je suis en droit de me poser : porterai-je bientôt un sac banane lorsque j’irai en vacances ? Parce que ça y est, c’est officiel : je suis un vieux croûton. En effet, il y a peu, j’ai participé à un voyage de groupe à Athènes avec mon épouse. Un sacré changement, comparé à nos vacances habituelles ! Parce que nous avons toujours voyagé par nous-mêmes, établissant nous-mêmes nos trajets et le détail du programme. Nous réservions les transports, planifions nos visites, etc. Nous avons quelquefois vécu quelques galères. Mais même alors, nous ne pensions pas qu’on puisse voyager sans tout faire par nous-mêmes. Mais cette époque est désormais finie. Je ne sais pas trop pourquoi, mais cette fois, j’en ai eu ras-la-casquette de tout ce temps consacré à l’avant-voyage (qui est quand même sacrément chronophage). Cette fois, j’ai voulu qu’un professionnel s’occupe pour nous des préparatifs, pour que nous puissions profiter du voyage en toute tranquillité. Du coup, cela m’a donné envie de vous présenter les avantages et les défauts de ce type de voyage. Dans la colonne des plus, j’ai adoré le fait de laisser quelqu’un prendre en charge la partie administrative et le timing. Ne plus avoir à stresser parce que la nuit tombe et qu’on n’a toujours pas trouvé l’hôtel dans lequel on est censé dormi est un luxe plutôt appréciable. Si je n’avais qu’un reproche à faire au voyage de groupe, je dirais qu’on est en groupe, justement, et donc un peu moins libre de ses mouvements. Pour autant, je ne me suis jamais senti vraiment prisonnier du groupe. Au contraire, les organisateurs semblent avoir compris que voyage en groupe ne veut pas forcément dire rester rivé aux autres. Nous avons ainsi pu bénéficier de instants de « relâche » où ma femme et moi sommes partis en promenade en amoureux, histoire de respirer un peu. J’étais assez dubitatif avant ce voyage de groupe en Grèce, mais ce dernier s’est finalement avéré être une surprise de taille. A telle enseigne que nous restons aujourd’hui en contact avec certains participants, et parlons avec eux de refaire un voyage ensemble, un de ces quatre ! Bref, ma conversion à ce type de vacances semble être complète. Je vous mets d’ailleurs un lien vers l’agence qui a préparé notre voyage de groupe, si vous êtes vous aussi fatigué de toute la partie organisationnelle qui précède les vacances. Suivez le lien pour en savoir plus.

[Chronique] C’est en raison de son projet controversé de centre d’hébergement pour sans-abris que la maire de Paris est actuellement attaquée. Mais un jour, ce seront les tenants du bon goût qui lui tomberont sur le paletot.

2001, parée au combat

A Paris, le 22 février 2001.

En centre-ville ? En pleine campagne, plutôt. A 41 ans, la méconnue Anne Hidalgo, candidate à la mairie du 15e, bat le pavé en quête de suffrages. Pour ce faire, elle a enfilé un manteau de circonstance, ostensiblement inspiré par la M 51, la parka à queue de poisson portée par les soldats américains lors de la campagne de Corée. Chacun sa campagne, chacun son adversaire. En l’occurrence, celui d’Anne Hidalgo n’est autre qu’Edouard Balladur.

2006, un cou pendable

Lors d'un match de soutien à Ingrid Betancourt.

La campagne du 15e s’est soldée par une défaite, mais l’ex-inspectrice du travail a su rapidement retrouver un poste. Désormais première adjointe au maire de Paris, elle joue ici au foot en soutien à Ingrid Betancourt, retenue en otage par les FARC. L’intention est louable mais un détail cloche. Anne Hidalgo porte un collier alors même que le règlement de la FIFA interdit strictement le port de bijoux pendant un match. Cette grave erreur confirme au moins une chose : elle n’a aucun lien avec l’ancien sélectionneur des Bleus, Michel Hidalgo.

2013, un look pointu

Dans le parc des Buttes-Chaumont à Paris, le 7 juillet 2013.

C’est la fin du match et Anne Hidalgo, candidate aux municipales à Paris, a organisé un pique-nique aux Buttes-Chaumont pour ses supporteurs. L’occasion idéale de lever le pied quelques instants, et de dévoiler les semelles pointues de ses chaussures. Pour désigner ce genre de modèle, les Anglais ont un terme bien à eux : « winklepicker », ou « pic à bigorneaux ». Drôle de pique-nique, quand même.

2015, pleine ligne

Au stade Roland-Garros à Paris, le 7 juin 2015.

Bigorneaux ou pas, le pique-nique est très bien passé. Désormais maire de Paris, Anne Hidalgo semble à son aise dans son nouveau rôle et prête à tout pour flatter ses interlocuteurs. Ici, pour arpenter les allées de Roland-Garros, elle a même enfilé la seule robe qui s’imposait, parcourue de lignes blanches. Après s’être mis à dos le monde du football, pourquoi ne pas se refaire dans le tennis ?

2016, prise de court

Avec le président cubain Raul Castro, à l'Hôtel de Ville de Paris, le 2 février 2016.

Tiens, justement, un match amical. Sous les dorures de l’Hôtel de ville, Anne Hidalgo échange quelques balles avec le président cubain, Raúl Castro. Mais le « bas » blesse vraiment. Sur le court, seules les chaussures plates sont autorisées. Et à la ville, les couleurs de tous les cuirs d’une même tenue doivent être rigoureusement coordonnées. Comme quoi, les règles de l’élégance sont aussi précises que celles du tennis.

Lire aussi : Fronde contre un centre de sans-abris dans le 16e : « J’ai honte de mon quartier »

Le Monde | 27.03.2016 à 13h03 |Par Louise Couvelaire

Sous la houlette de Philippe de Villiers, le Puy-du-Fou vient d’acquérir un anneau qui aurait appartenu à Jeanne d’Arc. Une récupération de la guerrière devenue icône de l’extrême droite. Ce qui n’a pas toujours été le cas.

XIXe siècle : adulée à droite et à gauche

La statue de Jeanne d'Arc, à Paris.

La pucelle d’Orléans a longtemps été ignorée. C’est après la défaite de la France contre la Prusse que naît son culte, avec l’apparition du concept politique de « nation ». Deux camps s’arrachent l’icône : il y a, d’un côté, la Jeanne de droite – guerrière, monarchiste et pieuse –, et de l’autre, celle de gauche, issue du peuple, trahie par le roi et brûlée par l’Eglise.

Début du XXsiècle : écartelée entre de Gaulle et Pétain

Le général de Gaulle à Orléans, en 1959.

Jeanne d’Arc est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. Pendant la seconde guerre mondiale, le général de Gaulle ne cesse d’utiliser son souvenir tandis que Vichy veut la récupérer en la substituant à Marianne. La figure est peu à peu délaissée par la gauche, puis, à la fin des années 1970, par tous les républicains. Avant d’être rattrapée par le Front national.

Années 1970 : confisquée par l’extrême droite

Jean-Marie Le Pen lors de la fête de Jeanne d'Arc, le 12 mai 1985, à Paris.

Même si les partis dits traditionnels tentent régulièrement de se réapproprier la sainte, l’extrême droite a mis la main sur le symbole dès la fin des années 1970. Le FN a commencé par participer aux défilés créés en son honneur par l’Action française (extrême droite royaliste) avant d’organiser dès le 1er Mai 1988 sa propre manifestation.

20 mars 2016 : récupérée par Jean-Marie Le Pen

Jean Marie Le Pen, lors du défilé du FN du 1er-mai 2014.

Jean-Marie Le Pen, exclu du Front national, annonce sur France 3 vouloir lancer des comités baptisés « Jeanne d’Arc, au secours ! », dont l’objectif serait d’« influencer autant que faire se peut la marche du Front national ». Une référence à l’appel lancé le 1er mai 2015 lors de la manifestation du FN, place des Pyramides, à Paris.

20 mars 2016 : vénérée par Philippe de Villiers

L'anneau ayant prétendument appartenu à Jeanne d'Arc, acheté par le Puy-du-Fou.

5 000 personnes se pressent au Puy-du-Fou pour suivre le cortège rapportant l’anneau qui aurait appartenu à Jeanne et qu’a racheté le parc de loisirs à une vente aux enchères à Londres pour 377 000 euros. Une cérémonie orchestrée par Philippe de Villiers : « C’est un petit bout de France qui revient, une parcelle de nos grandeurs déchues. »

  • Louise Couvelaire

Le Monde | 25.03.2016 à 18h04 |Par Magali Cartigny

Cette semaine, Toc-Toc, la rubrique de « L’Epoque », le supplément du « Monde », rend hommage aux victimes des attentats belges.

Le 24 mars 2016.

J’ai des frissons quand sonne le téléphone, l’émission sur la télé résonne. Il pleut sur Bruxelles. J’ai froid, j’ai peur, le soir se penche. Cruel duel celui qui oppose Paris névrose et Bruxelles abruti. Comme si c’était tout comme dans les prières, qui emprisonnent et vous libèrent. Quand il s’agit d’enterrer en plein centre-ville au nom de Dieu, auquel il faut croire. Je l’ai prié pendant des heures, on m’a dit qu’il était trop vieux pour nos pleurs. Les hommes, ils en ont tant vu que leurs yeux sont devenus gris. Et là tu t’dis que c’est fini, car pire que ça ce serait la mort. Quand tu crois enfin que tu t’en sors, quand y en a plus et ben y en a encore. Les saint Jean bouche d’or qui prêchent le martyre. Mourir pour des idées, c’est le cas de le dire. C’est leur raison de vivre, ils ne s’en privent pas. Le cas du kamikaze, l’abc du condamné. Bombez le torse, bombez ! Prenez des forces, bombez ! Ne pas s’enfuir ne pas s’en faire. Dans toutes les rues de Paris, on traite les braves de fous. Et les poètes de nigauds. Mais dans les journaux de partout, tous les salauds ont leur photo. Moi, je veux vivre dans un monde où les chiens embrassent les chats. Et où.. ils dansent.. Ils dansent une rumba. Que ça plane pour moi, être the king of the divan. A demain sur la Lune, aux quatre coins des dieux. Quand on a que l’amour, que la force d’aimer, nous aurons dans nos mains, amis, le monde entier.

(Lio, Bashung, Barbara, Dick Annegarn, Stromae, Brassens, Brel, Arno, Plastic Bertrand, Philippe Lafontaine)

  •  Magali Cartigny

    Journaliste au Monde
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Les 23 et 24 mars, à Paris, le salon Connections Paris, réservé aux professionnels de l’image et dont « M Le magazine du Monde » est partenaire, rassemblera jeunes talents et grands décideurs du secteur créatif. Le Danois Jacob Aue Sobol, lauréat du prix M x Le Book 2015, présente son projet « Tokyo » jusqu’au 9 mai, à la galerie Polka, à Paris.

Le Monde | 21.03.2016 à 17h00 • Mis à jour le21.03.2016 à 17h02
« M Le magazine du Monde » consulte les archives du « Monde », à la recherche de la première utilisation d’un terme qui revient à la « une » de l’actualité.

Par Julien Guintard


« Le regain d’activité des groupes islamistes dans le Maghreb a été tragiquement confirmé en Algérie, mercredi 11 avril, écrit le quotidien dans son édition du 13 avril 2007. Deux attentats simultanés à la voiture piégée, conduits par trois kamikazes, ont frappé Alger, faisant au moins 24 morts et 222 blessés, selon le bilan officiel. Les cibles choisies – le Palais du gouvernement et des bâtiments de la police à Bab Ezzouar, visés deux fois représentent un véritable défi au régime du président Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci a lancé, fin mars, une vaste opération militaire dans la région de Bejaïa, en Kabylie, pour traquer des militants du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Le GSPC a officiellement changé de nom en janvier, devenant Al-Qaida pour le Maghreb islamique (AQMI). L’organisation a ainsi confirmé sa volonté de s’inscrire dans un djihad global, tout en continuant à déstabiliser par tous les moyens le pouvoir algérien. »

Neuf ans plus tard, le groupe terroriste a rappelé, en frappant une station balnéaire de Côte d’Ivoire le 13 mars, que l’organisation Etat islamique n’avait pas le monopole de l’horreur djihadiste.

Edifié à la gloire de l’empire khmer et financé par Pyongyang, l’Angkor Panorama Museum représente une manne financière pour le régime nord-coréen, qui cherche à contourner les sanctions internationales liées à la relance de ses essais nucléaires.

C’est la pièce maîtresse de l’Angkor Panorama Museum, qui vient d’ouvrir à Siem Reap, au Cambodge. Une fresque à 360 degrés, de 13 mètres de haut et 120 mètres de long, que l’on contemple juché sur un gradin central censé représenter le sommet du Phnom Bakheng,

le temple-colline dominant la plaine d’Angkor. Guerre entre les Khmers et les Chams, édification du temple du Bayon, vie quotidienne à l’âge d’or khmer… 45 000 personnes sont représentées sur cette composition. Les travailleurs ont des corps vigoureux, les femmes pilent le riz gaiement, on danse et on trinque à l’époque de Jayavarman VII.

Maquette de l'Angkor Panorama Museum qui a été inauguré le 11 février, à Siem Reap, au Cambodge.

« Il y avait quand même des esclaves », nuance notre guide cambodgien, en pointant un garde

muni d’un fouet. Il nous signale aussi ces visages aux traits coréens qui se sont glissés parmi la foule. « Les peintres ont travaillé à partir de photos », explique le jeune homme. Car ce musée à la gloire de l’empire khmer (802-1431) — bâtisseur de la merveilleuse cité-Etat d’Angkor, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992 — est une œuvre 100 % nord-coréenne. Il a été réalisé par le Mansudae Art Studio, un atelier d’Etat employant 5 000 personnes dévoué à la propagande de Kim Jong-un. Plus d’une année a été nécessaire à 63 « artistes méritants » pour réaliser l’immense fresque.

Un coût de 24 millions d’euros

On y accède moyennant un billet d’entrée de 15 dollars (13,30 euros), moitié moins pour les Cambodgiens. Un tarif dissuasif pour les uniques visiteurs rencontrés ce matin de février, une famille malaisienne qui s’est rabattue sur la salle de cinéma. Pour 5 dollars, ces touristes ont apprécié le petit film en images de synthèse qui retrace la construction des temples sur une musique épique. Le musée aurait coûté 24 millions d’euros à la Corée du Nord. Le contrat prévoit qu’elle empoche les revenus engrangés par l’établissement pendant dix ans, puis qu’ils soient partagés équitablement avec l’Autorité pour la protection du site et l’aménagement de la région d’Angkor (Apsara) les dix années suivantes, avant d’être

entièrement transférés à l’organisme cambodgien.

La fresque à 360 degrés, de 13 mètres de haut et 120 mètres de long, a été réalisée par 63 artistes nord-coréens et relate l'histoire de la Cité-Etat d'Angkor.

Lors de l’inauguration, Sok An, le vice-premier ministre chargé d’Apsara, a rejeté catégoriquement les critiques sur ce partenariat avec la dictature ermite. « L’investissement de Mansudae contribue non seulement au développement socio-économique du Cambodge, mais aussi à renforcer l’amitié et la coopération entre nos deux nations », a-t-il déclaré à la presse.

« Pyongyang cherche à identifier de nouvelles sources de liquidités à l’étranger. Cela lui permet de faireentrer du cash en contournant les sanctions économiques internationales » Greg Scarlatoiu, président du Comité pour les droits de l’homme en Corée du Nord

Ce lien entre Corée du Nord et Cambodge n’est pas nouveau. Le roi Norodom Sihanouk et Kim Il-sung se sont rencontrés, en 1961, au sein du mouvement des non-alignés. Après avoir été renversé par un coup d’Etat en 1970, le monarque avait trouvé asile dans un palais de 60 chambres à Pyongyang, où il put s’adonner à sa passion pour le cinéma en tournant quelques films. Mais ces dernières décennies, sous la houlette du premier ministre Hun Sen, Phnom Penh s’est davantage rapproché de Séoul, devenu le deuxième investisseur au Cambodge.

La construction de l’Angkor Panorama Museum est-elle une manière de contrebalancer cette influence dans le petit royaume ? Plusieurs observateurs rappellent que ces grands projets sont avant tout une manne financière pour le régime du Juche. « Pyongyang cherche à identifier de nouvelles sources de liquidités à l’étranger. Cela lui permet de faire entrer du cash en contournant les sanctions économiques internationales instaurées en réaction à ses essais nucléaires », analyse Greg Scarlatoiu, président du Comité pour les droits de l’homme en Corée du Nord. Selon lui, ses activités extérieures permettraient à la dictature d’encaisser

de 120 à 230 millions de dollars par an.

Vidéo : visite virtuelle du musée

Par Eléonore Sok

[Revu et… corrigé] La chronique hebdomadaire de Lucien Jedwab, correcteur au « Monde ».

C’est la Semaine de la langue française et de la francophonie. Vais-je faire la moue ? Non. Quoique… Il aura été question des « menaces » qui pèsent sur le français, et même de sa « survie ». Un mot, en ­particulier, aura été écrit et prononcé : « invasion ».

En cause, l’anglo-américain, « cheval de Troie » d’une économie pas si virtuelle. Mais est-ce un hasard si les « firmes » de la Vallée de la Silicone ne s’appellent pas « Fenêtres » ou « Pomme » ? En tout cas, dans la patrie de Jeanne d’Arc, la résistance a tissé ses réseaux. Et quelques-uns de ces bug , chip , download , e-mail , hacker , hashtag , plug&play , reset , ­ smartphone , streaming ou worm ont été supplantés par des mots ­compris à Domrémy comme puce ou ver. Alors même que d’autres peinent à s’imposer (on ne gagne pas une « guerre » au premier coup tiré) : ainsi mot-dièse ou téléphone intelligent. Et que d’autres encore font jeu égal, comme courriel (dû à nos amis québécois, qui sont sur la ligne de front) ou pirate.

Il faut dire qu’il y eut des précédents, au XIXe siècle, avec la Perfide Albion, qui prétendait contribuer à la ­régénération ­morale et physique de notre jeunesse. Nous y gagnâmes, entre autres, le tennis, le football ou le golf (pas le cricket, thank God ! ). Mais le français n’en est pas mort pour autant… Autre précédent, où des ­puristes, déjà, montèrent au créneau (les châteaux forts allaient pourtant perdre les leurs) : la Renaissance, avec son « envahissement » de mots italiens qui nous donnèrent ballet, banque, bombe, courtisane, escale, mascarade ou violon.

Conclusion ? Il n’y a pas de langue « pure ». Nos voisins par-delà le « Channel » en savent quelque chose : plus de la moitié de leur vocabulaire est d’origine… française. Et je ne pense pas aux « c’est la vie », « déjà vu » ou « bon appétit ». Mais à blue jean (bleu de Gênes) ou denim (toile de Nîmes) ; manager (­ménager) ou ticket (estiquet) ; caddie (cadet) ou hockey (hoquet) ; ­ poney (poulenet) ou poultry (pouletrie). Même tennis (« tenez ») et… sport (desport, « amusement ») en sont. Alors, un partout, la balle au centre ?

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Malgré la découverte d’une arme qui pourrait être celle du crime, O.J. Simpson ne pourra pas être rejugé pour le double meurtre de son ex-femme et de son ami. Retour sur une affaire qui défraya la chronique dans les années 1990.

13 juin 1994 : macabres découvertes

Nicole Brown Simpson retrouvée morte, à Santa Monica (Californie), le 13 juin 1994.

Nicole Brown, qui a divorcé d’O. J. Simpson deux ans auparavant pour cause de violences conjugales, est retrouvée égorgée devant chez elle près de son ami Ronald Goldman, lardé de trente coups de couteau. Les enquêteurs se rendent au domicile de l’ex-star du football américain pour l’alerter. Il est absent mais un gant en cuir ensanglanté est retrouvé dans son jardin.

17 juin 1994 : la folle course-poursuite

Photo prise lors de la course-poursuite d'O.J. Simpson, à Los Angeles, le 17 juin 1994.

Principal suspect du double meurtre, l’ex-athlète promet de se rendre de lui-même à la police, mais il fait faux bond aux autorités. En fin de journée, un shérif repère sa Ford Bronco blanche roulant sur une autoroute. Plus de 90 millions d’Américains assistent en direct à la course-poursuite qui s’ensuit, filmée par une nuée d’hélicoptères de télévision. O. J. Simpson se laisse finalement interpeller.

La fuite retransmise par CNN

3 octobre 1995 : un verdict controversé

O.J. Simpson entouré de ses avocats, le 29 août 1995.

L’inculpé s’entoure des meilleurs avocats, dont Robert Kardashian (le père de la star de téléréalité, Kim) et Benjamin Brafman (qui deviendra l’avocat de Dominique Strauss-Kahn). Le 3 octobre, après trois heures de délibération et devant plus de 100 millions de téléspectateurs, O. J. Simpson est acquitté. Ce jugement figure parmi les plus controversés de l’histoire de la justice américaine.

4 février 1997 : condamné au civil

O.J. Simpson à Key Biscayne (Floride), le 10 mai 1997.

Acquitté au pénal, l’ancien footballeur est en revanche reconnu coupable au civil et condamné à payer 33,5 millions de dollars de dommages et intérêts, dont une partie n’a toujours pas été versée. Cette condamnation ne le prive pas de sa liberté. S’il finit, en 2008, derrière les barreaux d’une prison du Nevada, où il est toujours détenu, c’est pour une affaire de vol à main armée.

4 mars 2016 : lame de fond

Les unes du "New York Post" et du "Daily News" du 5 mars 2016 relatent la découverte d'une arme, qui aurait été découverte dans la maison de l'ex-footballeur en 1998.

Alors que l’affaire Simpson est l’objet d’une minisérie télévisée, la police annonce avoir récupéré un couteau. L’arme aurait été découverte en 1998 lors de la démolition de la propriété du footballeur et transmise à un policier, désormais retraité, qui l’aurait conservée après avoir tenté, en vain, de la remettre aux enquêteurs. Ayant déjà été acquitté pour meurtre, O. J. Simpson ne peut plus être jugé.

Lire aussi : Un couteau pour relancer l’affaire O.J. Simpson