Diffusé par la chaîne KBS, le mélodrame a battu des records d’audience en Corée du Sud et en Chine. Vendue dans 32 pays, la série reflète le succès de la pop-culture coréenne.
Les nombreux fans étaient au rendez-vous pour la diffusion, jeudi 14 avril, du dernier épisode de la série sud-coréenne « Descendants du soleil »,d’autant que la chaîne KBS a fait savoir qu’il n’y aurait pas de saison 2. Et ce, malgré l’incroyable succès qu’a rencontré le mélodrame. En amont, des spoilers en ligne annonçaient même la mort du capitaine Yoo Shi-jin, incarné par l’acteur Song Joong-ki.
La jeunesse sud-coréenne s’est passionnée pour les aventures de ce chef d’une unité des forces spéciales dès le premier épisode, diffusé le 24 février. On l’y voit arrêter un voleur de moto, puis se rendre à l’hôpital pour récupérer le téléphone que le malfrat, blessé, lui a dérobé et y rencontrer la ravissante infirmière jouée par Song Hye-kyo. Il est bientôt envoyé au front en Uruk, pays fictif en guerre, où elle le rejoint à son tour pour soigner les victimes. Le tout ponctué de ces chansons d’amour, dont la K-pop a le secret.
La série a battu des records d’audience en Corée du Sud, passant de 14 % de parts d’audience au premier épisode à plus de 35 % au treizième. Le merchandising a suivi, de la coque de protection de smartphone au dessus-de-lit à l’effigie du capitaine et de l’infirmière. Et la fièvre sentimentale des « Descendants du soleil » a rapidement dépassé les frontières du pays du Matin-Calme pour gagner, notamment, la Chine.
La série, achetée 220 000 euros par épisode, a été diffusée simultanément sur Iqiyi.com,
la plateforme vidéo du moteur de recherche Baidu. Un investissement rentable puisque « Descendants du soleil » avait attiré 2,3 milliards de clics tous épisodes confondus à quelques jours du dénouement. Cet intérêt populaire n’a pas échappé aux autorités chinoises. Non sans faire des envieux, car si la propagande produit à tour de bras des séries glorifiant, dans des décors en carton-pâte, le passé des troupes maoïstes face au Kuomintang ou aux Japonais, elle perd souvent au passage les jeunes téléspectateurs qui leur préfèrent les « K-dramas » romantiques produites à Séoul.
Dans un éditorial, le très officiel Quotidien de l’Armée populaire de libération a vu dans les « Descendants du soleil » une « excellente publicité pour la conscription » et a suggéré au passage que la Chine s’inspire de cette faculté coréenne de mise en scène de « l’esprit national ». Mais le ministère de la sécurité publique chinois s’est montré plus circonspect, constatant dans un communiqué : « Il est aisé de voir l’effet qu’a pu exercer le charme de l’acteur principal masculin Song. »
Et de prévenir que le chaos est aux portes des ménages : « Regarder des séries coréennes pourrait être dangereux et même susciter des problèmes juridiques », probable référence au risque, non prouvé pour l’heure, d’une hausse des divorces. Et il n’y a pas qu’en Chine que
la série a connu un tel succès. « Descendants du soleil » a été diffusé dans 32 pays, reflet
du succès de la pop-culture coréenne à travers l’Asie. Prayuth Chan-ocha, premier ministre de la Thaïlande à la faveur d’un coup d’Etat depuis 2014, a lui aussi fait savoir qu’il avait apprécié la série. Notamment le sens du patriotisme qu’elle permettrait de faire naître auprès de la jeunesse…
Extrait d’un épisode de la série « Descendants du soleil »