Ils se déchirent, mais ils restent en pleine forme. Dans le dernier opus du studio Marvel, Civil War, Captain America et ses amis la Sorcière rouge ou le Soldat de l’hiver entrent en guerre contre Iron-Man, Spider-Man et Black Widow. Une vraie lutte idéologique entre les partisans de la liberté et ceux d’un Etat fort et régulateur.

Faut-il y déceler une ressemblance avec les élections américaines ? En tout cas, cette bagarre de gros muscles plein d’idéaux fait les délices des spectateurs et donc de Disney, producteur et distributeur du film. Sur le seul premier week-end de sa sortie, le groupe a engrangé plus de 180 millions de dollars (158 millions d’euros) de recettes. Deux fois plus que le précédent Captain America, le Soldat de l’hiver, sorti en avril 2014.

Une résurrection spectaculaire

Magie du cinéma, qui dans sa version plus « intellectuelle » fait la fête à Cannes à partir de mercredi 11 mai. Si l’on compte les recettes internationales du film sorti en Europe une semaine avant les Etats-Unis, Disney a déjà amassé plus de 400 millions de dollars et donc remboursé en quelques jours l’intégralité du coût de production du film (250 millions plus les frais de lancement).

Et ce n’est pas fini. Après Le Livre de la jungle et Zootopia en début d’année, les fans pourront retrouver cet été une nouvelle version d’Alice de l’autre côté du miroir et la suite de Nemo, du studio Pixar. Les analystes estiment que Disney pourrait enregistrer la plus belle année de son histoire avec une part du marché américain qui approchera les 30 %. Du jamais-vu.

Une résurrection spectaculaire pour la plus célèbre entreprise de média du monde. Entre 1995 et 2005, la firme ne parvient pas à enrayer le déclin progressif de ses dessins animés, en panne d’imagination et de talents. Arrivé en 2015, son PDG, Bob Iger, a eu l’intelligence de régénérer l’entreprise par l’acquisition de Pixar, auteur des célèbres Toy Story, et de placer son patron John Lasseter à la tête de l’ensemble. Puis, ont suivi les acquisitions du studio Marvel et de Lucas Films, le papa des Star Wars. Depuis 2010, la société enchaîne les succès avec une régularité stupéfiante. Chaque année, à l’exception de 2014, elle sortira des films dépassant le milliard de dollars de recettes par an.

Bien sûr, le cinéma ne représente plus que 15 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, mais il est le cœur du réacteur, indispensable au bon fonctionnement de ses très lucratives divisions de ventes de jouets et de parcs d’attractions. Cela est d’autant plus nécessaire que le pilier télévision, autrefois vache à lait du groupe, vacille. Les analystes n’ont pas du tout aimé que lors de la présentation des résultats trimestriels, mardi 10 mai, la firme a révélé perdre des abonnés sur sa chaîne câblée sportive ESPN et du chiffre d’affaires publicitaire sur son réseau ABC. Face à la tempête qui secoue le monde de la télévision aux Etats-Unis, Captain America et son bouclier étoilé n’ont pas encore trouvé la parade.

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