Le photographe anglais Oliver Hadlee Pearch a voulu montrer ceux qui incarnent la créativité libanaise contemporaine, toutes origines, religions et classes sociales confondues. « Même moi, qui suis née au Liban, j’ai été surprise par la créativité, la combativité des gens », raconte la styliste Emilie Kareh, installée à New York, qui accompagnait le photographepour M Le magazine du Monde.
Il est l’un des enfants reconnus de feu Larry Hillblom, cofondateur de la firme DHL et amateur de jeunes Asiatiques. Devenu riche d’un coup, Junior Larry a perdu les pédales. Il vient d’être arrêté pour une affaire de drogue.
Junior Larry Imeong Hillbroom n’avait que 11 ans, en 1995, lorsque sa mère réalisa qu’il pouvait devenir riche. Son père putatif, Larry Hillblom, le « H » de la firme de transport et logistique DHL, venait d’être porté disparu dans le crash d’un avion privé de collection dans le Pacifique, au large de Saipan. Sa mère, Kailani Kinney, avait rencontré l’homme d’affaires à 16 ans dans un bar. A l’état civil neuf mois plus tard, elle demanda à l’infirmière d’inscrire « Junior Larry Hillbroom » sachant plus ou moins prononcer, mais pas épeler, le nom du père.
Après avoir écumé les bordels du Vietnam et de Manille, le cofondateur du célèbre service postal avait développé un penchant pour les jeunes vierges d’Océanie. Dans la seconde moitié de sa vie, il était devenu le « roi » de Saipan, la plus grande île des Mariannes du Nord, contrôlant sa principale banque et profitant de sa fiscalité avantageuse.
Huit enfants supposés en Asie
A la disparition du millionnaire, une flopée de demandes de reconnaissance de paternité – et des plaintes pour détournements de mineurs – émergèrent. Mais sa villa fut mystérieusement vidée, et tout objet permettant une identification ADN passé à l’acide. Par peur de voir 600 millions de dollars leur échapper, ses frères refusèrent de se prêter aux tests ADN pouvant prouver le lien de parenté de huit enfants d’Asie-Pacifique avec « King Larry ».
Or, rien n’empêchait les demandeurs de comparer leur patrimoine génétique. Il fut établi que quatre enfants, un Vietnamien, deux Philippines et Imeong disposaient d’un socle commun. La promesse d’un don de 1 million de dollars et d’une villa en France persuada leur présumée grand-mère de se prêter aux analyses ADN. A l’issue d’une bataille juridique lourde et une fois la filiation attestée, les quatre héritiers empochèrent 50 millions de dollars chacun.
Du jour au lendemain, Junior abandonna son adolescence modeste pour mener grand train dans une villa de luxe avec vue sur un golfe paradisiaque. Cette fortune soudaine lui fit perdre les pédales. Son dernier fait d’armes : payer deux Philippines pour transporter 160 grammes de cristal méthamphétamine de Manille aux Palaos, crime qui justifia son arrestation, le 17 février.
Une évasion “pour faire la fête”
Le lendemain, profitant de la visite de son avocat, peu après 17 heures, Junior Larry Imeong Hillbroom prit ses jambes à son cou et s’enfuit par la porte principale de la prison de Koror, plus grande ville de l’archipel des Palaos, un Etat de Micronésie entre les Philippines et Guam. Filant dans un pick-up blanc au volant duquel l’attendait un complice, il blessa un officier qui tentait de le retenir par la chemise.
Le 19 février, plus de vingt-quatre heures plus tard, la police rattrapa Hillbroom, peu avant minuit, sur une plage. Il tentait à nouveau de s’enfuir, cette fois en plongeant dans la mangrove. Le jeune homme de 31 ans avait sur lui deux canettes de bière afin, expliqua-t-il, de faire un peu la fête avant de retourner en prison. « S’il sort de sa cellule pour parler à son avocat, il sera menotté et ligoté aux jambes », a précisé le ministère de la justice des Palaos, cité par le journal de Guam, le Pacific Daily News.
Extrait d’une vidéo sur la vie de Larry Hillblom et sur son fils Junior (CNBC, le 16 janvier 2013, 1’08, en anglais)
Le choix de ne pas utiliser de produit d’origine animale pourrait être sanctuarisé dans la province canadienne de l’Ontario, ouvrant la porte à des scénarios ubuesques.
Avez-vous un profond respect des animaux et de leurs droits ? Avez-vous choisi de n’utiliser ni de consommer de produits d’origine animale pour des raisons éthiques ? Etes-vous végétarien ou végan pour des raisons éthiques ? Si vous répondez oui à l’une de ces questions, vos choix sont en passe d’être reconnus comme une « croyance » (creed) et protégés selon la législation sur les droits de l’homme en Ontario (Canada).
Engagée dans une procédure de révision des textes sur les droits de l’homme (Human Rights Code), la commission ad hoc de la province a rendu ses conclusions selon lesquelles « une croyance non religieuse qui influence de manière substantielle l’identité, la vision du monde et le mode de vie d’un individu, peut être considérée à l’égal d’une religion ». Autrement dit, les végans pourraient être assimilés à des catholiques ou à des bouddhistes et bénéficier des mêmes protections que celles en vigueur contre toute discrimination raciale, sexuelle ou religieuse.
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Dans ses considérations, la commission ne mentionne pas spécialement le véganisme, mais ses adeptes ont été les premiers à se réjouir. Ainsi Camille Labchuk, directrice exécutive de l’ONG Animal Justice, qui milite en ce sens, précise sur son blog que, si la mesure était votée,
« une école ou une université aurait l’obligation d’« accommoder » [to accommodate] tout étudiant en biologie qui refuserait de pratiquer une dissection animale en raison de sa croyance ; un employeur aurait l’obligation d’« accommoder » un salarié qui ne pourrait porter une tenue comportant des éléments d’origine animale (cuir, laine, fourrure, etc.) en raison de sa croyance ; un employeur devrait développer une culture d’entreprise n’excluant pas les végétariens ou les végans lors d’événements professionnels qui auraient lieu dans un steakhouse et offrant une solution alternative tenant compte de leur croyance ».
Un univers d’ersatz industriels
Les opposants à cette « équivalence droit de l’homme » accordée aux végans soulignent que c’est la porte ouverte aux scénarios les plus absurdes. Que va-t-on faire des allergiques au gluten, des intolérants au lactose ou de celui qui se fait embaucher dans un restaurant « BBQ » (barbecue) et se plaint de n’être pas « accommodé » ? Plus sérieusement, l’absence de menu végétarien à un séminaire d’entreprise relève-t-elle des droits de l’homme au même titre que la discrimination raciale ou la persécution religieuse ? Il est permis d’en douter et on cherche en vain des agressions ou des attentats antivégans commis par des terroristes carnivores.
Cette nouvelle foi végane a pourtant le vent en poupe (le glacier Amorino vient de sortir des sorbets 100 % végans), portée par des arguments imparables – lutte contre la souffrance animale, préservation de la planète, principes éthiques – qui s’attachent plus à détruire un mode de vie séculaire qu’à décrire un futur végan.
Lire la tribune de Florence Burgat : « L’alimentation carnée n’a rien de naturel »
On peut aisément en imaginer les grandes lignes en se fondant sur le dogme : ni viande, ni poisson, ni lait, ni œufs pour s’en tenir aux seuls versets alimentaires. Ce qui signifie plus d’élevage, plus de pêche, plus d’aquaculture, plus de vaches dans les prés, plus de basse-cour dans les fermes. Ce qui entraîne la disparition des bouchers-charcutiers, des poissonniers, des pêcheurs, des conserveurs, des bergers, des fromagers, des pâtissiers, etc.
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Et la perspective d’une alimentation à base de fruits et légumes, riz, algues, graines germées ou non, avec le soja comme principal gisement de protéines. Un univers de soupes, tofu et ersatz industriels bourrés d’additifs, tel le steak in vitro ou la mayonnaise sans œufs. Il faut effectivement avoir la foi pour y croire.
« Les Jours, bonjour. » Peut-être que les fondateurs de ce nouveau site d’information ont choisi ce nom-là juste pour accueillir leurs invités ainsi. Vendredi, à Paris, ils avaient convié leurs amis et soutiens à leur fête de lancement. « Il faut que tu parles du buffet, parce que, eux, à chaque conférence de rentrée des chaînes de télé, ils dézinguaient les buffets », me glisse-t-on à peine arrivée. Eux, ce sont les Garriberts, Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts, ancien binôme chroniqueur média de Libération, les plus connus de la nouvelle rédaction.
Pour le moment, pas de buffet. Un petit film rigolo et une présentation à bugs. C’est assez rassurant quand les journalistes sont maladroits en communication. « Je vous assure qu’on est meilleur à l’écrit », promet l’un d’eux sur scène en déroulant les spécificités du site – plus de rubriques mais un traitement de l’actualité sous forme de feuilletons par « obsessions ».
« Tu sais qui c’est ? », glisse une voix quand Julia Cagé, longs cheveux bruns, arrive sur scène. La réponse mondaine n’est pas : « une économiste spécialiste des médias », mais « la femme de Piketty ». Les économistes sont aussi des êtres vivants. Au milieu de la scène, sursautant en évoquant les dangers que fait courir la concentration des médias, elle a l’air presque habitée, mi-animatrice de conférence TED, mi-Pina Bausch. Elle conclut que la manière la plus simple d’avoir des médias indépendants, c’est de les créer. « Et si Les Jourssont un succès, ça donnera envie à d’autres médias de se constituer. »
Est-ce parce qu’on nous a dit : « Vous avez des questions avant qu’on aille boire un verre ? », que personne n’a de question ?
Et le buffet donc, tout au fond de la salle du Carreau du Temple, dans le 3e arrondissement. Des pizzas. Au saumon. Au jambon fumé. A la ricotta. Servies dans leurs boîtes sur leur lit de carton. Vin blanc ou rouge ? C’est Charlotte Rotman, une autre ex-journaliste de Libération, passée derrière le bar, qui pose la question.
La dernière fois qu’il y a eu autant d’anciens journalistes de Libération dans une salle, c’était pour la fête de déménagement du quotidien quelques semaines plus tôt (le journal a quitté le site de la rue Béranger, que les précédents actionnaires de Libération avaient déclaré vouloir transformer en « Flore du xxie siècle »). Les différentes strates de plans sociaux sont représentées : entre ceux qui ont trouvé du travail ailleurs, ceux qui se demandent si ce qu’ils font maintenant justifiait d’en partir et les derniers partis, encore perdus dans les papiers administratifs. « Oui, tu vas voir, Pôle emploi, au début ils te contactent beaucoup, après ça se calme… » Tous ont en commun d’être convaincus que le « vrai Libé » a duré jusqu’à leur départ, quelle qu’en soit la date. Au milieu de ces quinquas, d’autres bandes, celles des journalistes de moins de 30 ans qui ont commencé avec les sites d’information et ont déjà eu le temps d’en connaître plusieurs générations.
Des Jours, on parle assez peu. D’abord parce que le premier soir, personne n’en a encore rien lu, sauf les conjoints des journalistes qui trouvent le site vraiment très bien. Quant au modèle économique, alors que les rédactions abritent autant d’analystes média en puissance que de sélectionneurs d’équipe de foot, on en parle prudemment. Entre les visionnaires convaincus, il y a huit ans, que Mediapart et Edwy Plenel n’avaient rien compris au Web, les enflammés par les promesses journalistiques de feu OWNI(2009-2012) ou les éblouis par la présence de Frédéric Taddei derrière le site Newsring (2011-2013), l’histoire des lancements de médias en ligne a appris la circonspection.
Le député parisien Patrick Bloche est là, mais ça ne suffit pas à faire une soirée people. Une pile de sacs en toile au logo des Jours a été posée sur une table – les sacs en toile ont remplacé les tee-shirts et les clés USB dans les cadeaux d’entreprise cool. Sont-ils réservés à ceux qui ont participé à l’opération de crowdfunding ? Dans la présentation qui a précédé, on a appris que ceux qui avaient contribué pour cinq euros au nouveau site recevraient au moins un e-bisou. « Je ne me souviens plus si j’ai donné », s’interroge un invité. C’est le drame du financement participatif de croire que des pensées bienveillantes finiront par se transformer en capitaux.
Le Monde | 22.02.2016 à 06h40 |Par Ghazal Golshiri
A Téhéran, un groupe d’anonymes a lancé Gershad, une application collaborative permettant à chaque habitant de signaler sur une carte la position des agents de la police chargée de contrôler le respect des codes vestimentaires.
Avant de sortir dans la rue, toute Iranienne se regarde dans le miroir et se demande si ses cheveux ne sortent pas de son foulard, si son manteau n’est pas trop court ou son maquillage trop prononcé. Autant de précautions destinées à éviter d’avoir affaire à la police des mœurs, une brigade qui veille au strict respect des codes vestimentaires. Pour les femmes, le hidjab est obligatoire. Le corps doit être entièrement couvert, à l’exception du visage et des mains. Les hommes, eux, sont moins concernés, mais doivent éviter les coupes de cheveux excentriques et les tee-shirts ou pantalons trop courts.
Les contrevenants écopent au mieux d’un avertissement, au pire d’une amende, voire d’une interpellation et de quelques heures au poste. Pour contourner ces vigies installées la plupart du temps sur les places des grandes villes, un groupe de programmeurs iraniens anonymes a lancé début février l’application Gershad. Conçue selon la même logique que Waze (l’application de navigation qui géolocalise bouchons, accidents et contrôles de police partout dans le monde), elle permet à chaque Iranien de signaler la position de la brigade des mœurs sur une carte de Téhéran. Un petit policier apparaît sur le plan si un nombre suffisant d’utilisateurs l’a indiqué au même endroit.
Ne plus « être humiliés »
Les programmeurs de Gershad, qui souhaitent rester anonymes, sont des militants qui ne veulent plus « être humiliés » et souhaitent se battre pour leur « droit le plus évident », celui de « choisir [leurs] propres vêtements ».« Selon le chef adjoint de la police, entre mars 2013 et mars 2014, trois millions de personnes ont reçu des avertissements », peut-on lire sur leur site. « Nous avons décidé de nous battre pour résister et récupérer une partie de nos libertés de manière pacifique et avec moins de risques », expliquent-ils. Il faut dire que même si le président modéré Hassan Rohani – au pouvoir depuis août 2013 – avait promis davantage de libertés individuelles, pour l’instant, les mœurs sont toujours aussi surveillées.
L’annonce de la création de cette application a suscité des réactions très positives sur le Web iranien. Mais, sur Facebook, les questions fusent quant aux risques encourus par les utilisateurs de Gershad. « Et si la cyber-police arrive à accéder à notre adresse IP ? » Car, en Iran, recourir à une application pour contourner la loi n’a rien d’anodin. Les développeurs de Gershad ont encore fort à faire pour obtenir la confiance des internautes.
Le tutoriel vidéo de Gershad
- Ghazal Golshiri
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Le Monde | 19.02.2016 à 18h21 • Mis à jour le19.02.2016 à 21h41 |Par Roxana Azimi
Ce riche financier conseille un fonds souverain de son pays, rattrapé par un important scandale. Il vient de se délester de toiles de maîtres à des prix inhabituellement bas pour éponger ses dettes. Fin de partie ?
Un héritier doué
Qui aurait soupçonné que derrière trois gros lots dispersés en février chez Sotheby’s se cachait le Malaisien Low Taek Jho ? Ce financier de 34 ans basé à Hongkong a tout du nouveau riche. La fortune familiale remonte pourtant à son grand-père, un Chinois qui a investi dans une raffinerie d’alcool et des mines en Thaïlande et en Malaisie. Son père a poursuivi dans l’immobilier. Low Taek Jho (également appelé Jho Low), lui, a su tirer parti de son réseau moyen-oriental tissé lors de ses études à Harrow, prestigieuse école britannique.
Un mondain philanthrope
Low Taek Jho aime les projecteurs. Le play-boy joufflu fraie avec les célébrités, de la party girl Paris Hilton au rappeur Usher. Il a même demandé en mariage la chanteuse taïwanaise Elva Hsiao – qui a décliné sa proposition – en lui offrant 2 millions de dollars de bijoux lors d’une hallucinante fête privée (mais filmée) qui lui aurait coûté près de 1 million de dollars. Le fêtard donne aussi dans le caritatif grâce à une fondation créée en 2012. « La philanthropie, c’est cool. C’est tendance. Est-ce bon pour le business ? Bien sûr ! »,déclarait-il au magazine économique Forbes au printemps dernier.
Un conseiller sulfureux
Le nom de Low Taek Jho a surgi l’an dernier dans un scandale financier impliquant le premier ministre malaisien Najib Razak. Ce dernier préside le fonds d’investissement souverain malaisien, 1MDB, dont près de 4 milliards de dollars auraient été détournés. Conseiller de ce fonds, Low Taek Jho a été entendu par la justice. D’après le New York Times, il aurait aussi vendu des biens immobiliers américains à une société écran détenue par le beau-fils de Najib Razak.
Un amateur d’art flambeur
En à peine deux ans, Low Taek Jho aurait dépensé 200 millions de dollars dans des œuvres d’art. Selon Bloomberg, il aurait récemment cédé chez Sotheby’s trois œuvres de Claude Monet, Pablo Picasso et Jean-Michel Basquiat pour un total de 54 millions de dollars, une valeur nettement inférieure à leur cote. La vente aurait été réalisée pour rembourser une dette de 100 millions de dollars contractée auprès des services financiers de la maison de vente.
- Roxana Azimi
Journaliste au Monde
Le défenseur du PSG en a fait récemment la démonstration : à défaut d’être varié, le langage des joueurs de foot est souvent ordurier. Et pas seulement lorsqu’ils sont sur la pelouse.
1988 : le “sac à merde” d’Eric Cantona
En 1988, Eric Cantona est déjà en décalage avec le milieu du foot. Pour commenter sa non-sélection par Henri Michel, le patron des Bleus, pour un match amical, « Canto » l’intello se réfère au cinéma américain : « Mickey Rourke a dit que celui qui s’occupait des Oscars était un sac à merde. Je pense qu’Henri Michel n’en est pas loin. » Une citation qui lui vaut une suspension de dix mois.
La réaction d’Eric Cantona après sa non-sélection
2006 : la “putain de sœur” de Marco Materazzi
On a beaucoup glosé sur l’insulte prononcée par Marco Materazzi avant que Zinédine Zidane ne lui assène son coup de boule fatal, en finale de la Coupe du monde 2006. Voulant mettre fin aux soupçons de propos racistes, l’Italien finira par révéleravoir dit « Je préfère ta putain de sœur » au Français, qui lui proposait ironiquement de lui donner son maillot après le match.
La fin du « mystère » du coup de boule
2010 : le “fils de pute” de Nicolas Anelka
« Va te faireenculer, sale fils de pute ! » Cette insulte, proférée par Nicolas Anelka à l’encontre du sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps du match France-Mexique pendant la Coupe du monde en Afrique du Sud, fait la « une » de L’Equipe et précipite les Bleus dans le fiasco dit « de Knysna ». Anelka, lui, n’endossera plus jamais le maillot de l’équipe de France.
2012 : le “nique ta mère” de Samir Nasri
Eliminés de l’Euro, les Français sont invités à commenter leurs performances auprès des journalistes. Agacé, Nasri « zappe » les micros. Un journaliste lui suggère délicatement : « Alors casse-toi… » Après un bref échange d’amabilités, Nasri de conclure : « Va te faire enculer, va niquer ta mère, sale fils de pute. Va te faire enculer, comme ça, tu pourras dire que je suis mal élevé. »
2016 : la “fiotte” de Serge Aurier
Tout allait très bien pour l’Ivoirien du PSG, considéré depuis peu comme l’un des meilleurs défenseurs latéraux au monde. Du moins jusqu’à dimanche dernier, quand il a lâché les vannes lors d’un chat sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, Aurier traite notamment Laurent Blanc, son entraîneur, de « fiotte » qui « prend les couilles » de Zlatan Ibrahimovic.
Les propos insultants de Serge Aurier
Juste devant les agents d’assurances et les politiques, les journalistes exercent une des professions en qui les Français ont le moins confiance, dit un sondage. Un autre les place juste derrière les banques. Et pourtant, un lundi soir, ils sont quelques centaines de spectateurs à avoir payé pour venirécouter une quinzaine de journalistes sur la scène d’un théâtre parisien.
L’idée, dit le programme de Live Magazine, au théâtre de L’Atelier le 8 février, est celle d’un « journal vivant ». Si on le compare au journal papier, le journal vivant présente quelques inconvénients. Il faut se déplacer, prendre une baby-sitteuse et éteindre son portable. Mais le journal vivant règle aussi d’autres problèmes pour les entreprises de presse. Pas de page tournée avant la fin d’un article, de télécommande à portée de main, de nouvel onglet ouvert en milieu d’article. Nous voilà enfermés avec ses sujets. Impossible de cesser d’écouter ou de regarder ailleurs. Même pour des histoires qui se passent loin de chez nous, même face aux images de Homs dévastée filmées par un drone.
Le journal vivant, sous ses aspects artisanaux, c’est aussi une ébauche de modèle économique à l’heure du tout-gratuit. Il faut payer pour suivreLive Magazine, et le vivant n’est pas piratable. « Pas de captation, pas de replay », promet Florence Martin Kessler, l’organisatrice de l’événement, qui a tout de même prévu un hashtag de la soirée à destination des réseaux sociaux, pour que tous ceux qui en ignoraient l’existence sachent ce qu’ils ont raté. « On n’a pas fini de vousraconter des histoires », promet le programme, ce qui est la moindre des choses de la part de journalistes, maintenant que n’importe quel homme politique ou étiquette de jus de fruits croit indispensable de s’inventer une story.
La glossophobie (la crainte de prendre la parole en public) est une des peurs les plus répandues (oui, la mort n’arrive qu’après). Et c’est par cela que le trio organisateur ouvre la soirée, par des extraits des messages terrifiés des participants qui leur disaient quelques jours plus tôt que, si d’autres personnes étaient sollicitées pour les remplacer, ils n’en prendraient pas ombrage. Mais ils ont beaucoup répété, et ne se croient pas tous obligés de parler sans notes en traversant la scène façon Steve Jobs. Estelle Saget, journaliste à L’Express, lit son texte sur un pupitre devant elle pour raconter l’heure et demie interminable que Michel Catalano a passée avec les frères Kouachi dans son imprimerie de Dammartin-en-Goële. Cette histoire que l’on croyait connaître, on la redécouvre sans photo, sans image, sans la voix même de l’homme pour raconter la descente d’escalier la plus longue du monde pour sortir de son imprimerie. Dans un journal vivant, on s’entend respirer. Plus encore quand la journaliste signale qu’il est assis dans la salle ce soir.
C’est la septième édition de Live Mag.« Le premier, c’était vraiment le premier », reconnaissent ceux qui les ont suivis depuis le début. Le spectacle s’est suffisamment professionnalisé pour en savourer les grumeaux, les « non, ça c’était à moi de le dire », les sorties hors des lignes par le photographe octogénaire Isi Véléris, qui oublie son texte, tout comme il a perdu sa photo de Jimi Hendrix mangeant des corn flakes.
Du Sri Lanka, la journaliste Vanessa Dougnac montre des carnets pleins de témoignages dont elle n’a rien pu faire, des photos qu’elle a prises mais qui ne racontent pas l’essentiel. « Je m’endormais dévastée par mon impuissance », raconte-t-elle de son reportage. Et si c’était comme ça qu’on les aimait les journalistes, loin des fantasmes de quatrième pouvoir et tout en notes de bas de page ?
Baskets rouges et tee-shirt à chaton, Florent Maurin, un ancien d’Okapi, raconte son arrivée en province. Oui, un journaliste parisien qui débarque en Saône-et-Loire, dans une soirée de la capitale, c’est un sujet journalistique. Ses blagues ne racontent pas la Saône-et-Loire bien sûr, mais les Parisiens comme lui, comme tous ceux assis face à lui, incapables de fonctionner hors de Paris. Entre deux histoires de journalistes, des mimes belges parodient les contorsions que nous exécutons désormais automatiquement sous les portiques de sécurité. C’est drôle, au moins autant que l’infographie du classement des pays en fonction du pourcentage de groupes de heavy metal par habitant réalisée par une équipe de datajournalistes. « C’est bien d’avoir des trucs marrants de temps en temps, glisse un spectateur à sa voisine. Un peu comme dans un journal en fait. »
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Le Monde | 12.02.2016 à 16h06 |Par Marc Beaugé (Magazine)
[Chronique] L’ex-gouverneure d’Alaska soutient Donald Trump dans sa course à l’investiture républicaine pour la présidentielle américaine. Encore une faute de goût à son palmarès…
1984 : l’étoffe d’une reine
Brillante étudiante en journalisme, championne de basket, joueuse de flûte émérite, Sarah Palin peut prétendre aux plus prestigieuses carrières. Mais, à 20 ans, elle a déjà les élections dans le sang. Ce jour-là, sa robe rouge à bustier cœur lui permet d’être élue Miss Wasilla, la petite ville d’Alaska dont elle est originaire. Douze ans plus tard, elle en deviendra la maire.
Qui a dit « cumul des mandats » ?
2004 : doigt sur la détente
Devenue soccer mum, Sarah trimballe les gosses au foot et défend ses concitoyens comme une maman. A un sénateur ayant insinué que Wasilla était rempli d’« ordures », elle répond qu’elle est « fière d’être une ordure ». Quelques décennies après le premier tee-shirt à message politique, vendu par le républicain Dewey, en 1948, la tactique touche dans le mille. Sarah a la gâchette facile.
2009 : trêve militaire
Cinq ans plus tard, peu après la présidentielle de 2008 qui a fait d’elle une star, Sarah a posé son gun. Fin du combat ? Non, coiffée d’une M-1951 Field Cap, cette casquette souple portée par les soldats américains quand ils ne sont pas en première ligne, Sarah reprend des forces. Avant de remonter au front.
2010 : en jambes pour le Tea Party
La voilà déjà repartie. Alléchée par l’essor du très droitier Tea Party, Sarah est devenue l’égérie du mouvement. Et pour bien faire les choses, elle s’est habillée de ce rouge qui lui va décidément si bien. Mais la robe à bustier cœur a laissé la place à une tenue de running. Quoi de mieux, après tout, pour cavaler d’un plateau de Fox News à un autre plateau de Fox News ?
2016 : vestale de Donald
Le thé a refroidi mais elle rebondit toujours. Désormais, Sarah Palin court pour Donald Trump. Afin d’aider son favori, en lice pour les présidentielles américaines, elle est même prête à mouiller le châle jusqu’au fond de l’Iowa. Attention quand même, Sarah : sur le cachemire, l’odeur de transpiration (comme celle de parfum) attire les mites.
- Marc Beaugé (Magazine)