Après le scandale de la dernière cérémonie, où aucun Noir n’était finaliste, l’Académie hollywoodienne s’ouvre aux femmes et aux minorités. Et se ferme aux réceptions trop cossues.

Un homme blanc : le profil type du lauréat aux Oscars.

C’est officiel, l’Académie des Oscars se réforme. Elle l’a annoncé le 30 juin, créant une forme d’émoi dans le microcosme hollywoodien. Cette évolution est un pas en avant gigantesque pour une institution connue pour son conservatisme et sa frilosité. Mais, comme toute révolution dictée par la panique, ce changement, décidé dans une évidente frénésie, part dans tous les sens, parfois en dépit d’un certain bon sens. Il est d’abord apparu nécessaire – à la suite de la récente controverse sur les nommés et gagnants des Oscars, largement masculins, tous blancs – de modifier la sociologie des votants et d’ouvrir la porte à des représentants de différentes minorités, Noirs et femmes en tête.

C’est ainsi que 683 nouveaux membres ont été cooptés par l’Académie et pourront, dès 2017, voter pour les Oscars. Parmi eux, comme l’atteste la statistique fournie par l’Académie, 46 % de femmes et 41 % issus des minorités noire, latino, asiatique. Mais, à peine ce changement institué, plusieurs observateurs en ont pointé les limites. La proportion de membres de l’Académie issus des minorités passe de 8 à 11 %, celle des femmes de 25 à 27 %. Soit une modification à peine perceptible, du moins pour l’année prochaine. Car, d’ici à 2020, le conseil de l’Académie devrait doubler les nombres de femmes et de représentants des minorités ethniques.

Un raout à Hollywood peut-il décemment se tenir sans champagne de grande cuvée ?

Autre souci : la culture cinématographique de ces nouveaux votants. Venus du cinéma indépendant, ne travaillant guère pour les studios hollywoodiens, ils auraient tendance à voter pour des films moins grand public, à ne pas porter leur suffrage sur des stars établies. Ce n’est guère un souci en soi. Mais, si l’on considère que le sens ultime des Oscars réside dans la soirée de remise des récompenses, en février, retransmise à grands frais par la télévision américaine, que se passerait-il en cas de brutale chute d’audience faute des stars promises ?

Le caviar prohibé

L’Académie impose également un autre challenge à ses anciens et nouveaux membres : le défi des petits fours. Il est désormais interdit de participer à une réception dont le luxe serait trop ostentatoire, au risque de se voir suspendre un an, voire à vie en cas de récidive. Les réceptions organisées par les producteurs durant la campagne des Oscars sont une façon de s’attirer les voix des votants, dans ce qui reste une élection, avec les jeux d’influence qu’elle suppose. Sauf que les mots ont parfois un sens difficile à préciser. Qu’est-ce qu’un « luxe ostentatoire » ? On imagine que le caviar l’est, mais le saumon fumé ? Se rendre à un cocktail à Hollywood, c’est la promesse assurée de boire un champagne grand cru et de goûter aux mets des meilleurs traiteurs. Il n’existe pas de moyen terme, dans cette ville tout au moins. L’attrition reste un concept inconnu à Hollywood.

Consciente du dilemme, l’Académie conseille désormais à ses membres de la consulter avant de se rendre à une quelconque fête. Sangria ? Feu vert. Vin millésimé ? Interdit. La charcuterie grecque, c’est oui ; le caviar, c’est non. La salade de céleri suscite l’enthousiasme, les coquilles Saint-Jacques l’anathème. Sauf qu’à Hollywood c’est caviar et champagne ou rien.

[Chronique] L’homme du Brexit ne sera pas Premier ministre du Royaume-Uni. Dommage, on en aurait pris plein les yeux : en 1985, à 21 ans, il avait déjà un sacré style. Fils de la haute, élève brillant, passé par Eton, Boris Johnson se pavane désormais à Oxford, où il ne respecte aucune règle. Sauf celles du Bullingdon « Binge Drinking » Club. Dans ce club ultrasélectif, ultra-élitiste, on suit le dress-code white tie et l’on porte une queue-de-pie marine sur une chemise à col cassé. Pour aller ensuite picoler, fracasser des chambres d’hôtel ou brûler des billets de 50 dollars devant des mendiants. Elégance, quand tu nous tiens…

Il faudra un jour remettre la médaille du travail à Renaud Lemaire. Cet auteur de bandes dessinées de 36 ans, dit Reno, est considéré comme le précurseur du manga français, un genre qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Après s’être longtemps bornés à traduire les mangas made in Japan, les principaux éditeurs spécialisés de l’Hexagone se sont décidés à passer commande auprès de (jeunes) dessinateurs français habitués aux codes de la BD asiatique (grands yeux, lignes de vitesse, sens de lecture oriental…).

Renaud Lemaire dans son QG, le bar Le Saint-Roch, à Montpellier, le 14 décembre 2012.

Reno fut le tout premier à essuyer les plâtres. C’était il y a dix ans. Naissait chez l’éditeur Pika sa série Dreamland, un long récit au format pocket mettant en scène un groupe de lycéens capables de voyager dans un monde onirique et loufoque. Une saga – 15 tomes à ce jour, 400 000 exemplaires vendus – qui fut mise à l’honneur les 9 et 10 juillet 2016 à la Japan Expo, le traditionnel rassemblement des fans de pop culture japonaise.

« Les auteurs de BD franco-belge de mon âge ne comprenaient pas pourquoi je participais à l’“invasion” du manga sur le marché français. » Reno

Avant d’en arriver là, Reno a dû « cravacher sévère ». Le manga est un genre soumis à des cadences de travail notoirement infernales en raison de la fréquence rapprochée de ses parutions. Ce qui est vrai au Japon l’est aussi en France. Reno est là pour en témoigner : cela fait dix ans qu’il bosse comme un damné afin de produire un tome de 200 pages de Dreamland tous les huit mois en moyenne, rythme synonyme d’une meilleure fidélisation du public. Ses journées commencent généralement à 9 heures et se terminent vers 2 ou 3 heures du matin, avec une ou deux pauses au milieu. Cela pour les périodes « normales » de travail. Pour les soirs « de rush », Reno a l’habitude de voir le jour se lever au moment de se coucher.

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Longtemps, la communauté de ses fans a cru qu’il faisait tout seul. « Pure légende », comme il le confie ce jour-là dans son petit appartement des environs de Montpellier, au milieu duquel trône sa table à dessin. Un cousin, Romain, et un ancien copain de fac d’arts plastiques, Salim, l’aident depuis ses débuts à dessiner les décors et placer les trames sur les pages. Le trio est passé par des sessions de travail épiques pouvant aller jusqu’à 48 ou 72 heures d’affilée : « A la chinoise, dit Reno, avec deux qui bossent pendant que le troisième dort, et ce à tour de rôle. » Avec aussi « beaucoup de café et de Redbull pour tenir le coup ».

Des héros comme tout le monde

Cette vie de stakhanoviste du dessin, Reno l’accepte, dit-il, parce qu’il « kiffe et re-kiffe » sa série. Dreamland raconte un peu sa vie, à travers le personnage de Terrence, un garçon de 18 ans scolarisé en filière STMG (ex-STT – sciences et technologies tertiaires) dans un lycée de Montpellier. « Ma scolarité était chaotique, seul le dessin m’intéressait, raconte-t-il. Je me souviendrai toujours du vide sidéral dans les yeux de la conseillère d’orientation du collège quand je lui ai dit que je voulais devenir auteur de BD. Cela ne rentrait dans aucune de ses cases. C’est comme ça que je me suis retrouvé en STT, la voie de garage pour ceux dont on ne sait pas quoi faire. »

Quand ils ne s’échappent pas d’un univers de rêves échevelés, les personnages de Dreamland mènent une existence aussi banale que réaliste. Leurs préoccupations tournent autour du bac, du permis de conduire, de la fumette et bien évidemment de leurs premiers émois sentimentaux. La représentation d’une scène d’amour entre deux jeunes s’apprêtant à perdre leur virginité a valu au tome VIII un macaron « déconseillé aux moins de 15 ans » sur la couverture. C’est en tout cas bel et bien grâce à son pouvoir d’identification auprès de ses lecteurs, et à la grande liberté de ton de ses dialogues, que Dreamland a pu bénéficier d’un bouche à oreille renouvelé au fil du temps.

Les 15 tomes de « Dreamland » mettent en scène des lycéens plongés dans des aventures oniriques échevelées.

Cela n’a pas toujours été le cas. « Je me suis fait défoncer sur les forums pendant les deux premières années, se rappelle Reno. D’un côté, les auteurs de BD franco-belge – de mon âge, en particulier – ne comprenaient pas pourquoi je participais à l’“invasion” du manga sur le marché français. De l’autre, les fans de manga hardcore déconsidéraient mon travail, partant du principe qu’un manga non japonais ne peut pas être un bon manga. »

Un cousin pour Son Goku

Son style japonisant lui est venu tout seul, naturellement, explique Reno : « A force de regarderGoldorak à la télé et les séries du “Club Dorothée”. Ma rétine s’est habituée à ce style de dessin depuis tout petit, bien avant que je prenne conscience que cela venait d’un autre pays. » Enfant, Reno va occuper tout son temps libre à dessiner et à s’approprier des univers déjà existants. Il invente de nouvelles histoires à Astérix, imagine un ersatz de Tintin, crée un cousin à Son Goku, le héros principal de Dragon Ball, la série culte de sa génération. Il a 7 000 planches de BD à son actif quand, étudiant, il envoie aux principaux éditeurs français de mangas « un pauvre e-mail avec trois ou quatre dessins et deux ou trois phrases » résumant son projet appelé Dreamland.

Dix ans plus tard, l’auteur n’éprouve aucune lassitude à l’égard de sa série. Juste le besoin de souffler un peu. Ne souhaitant pas que ses « assistants » s’enferment éternellement dans l’ingratitude de leur fonction, il travaille désormais seul à son histoire au long cours. Il évoque l’idée de fonder une famille : « Je vais essayer de lever un peu le pied afin d’avoir une vie sociale. »

Y a-t-il un manga français ?

La multiplication des étals illégaux exaspère les commerçants qui accusent la maire, proche de Podemos, d’avoir laissé la situation dégénérer.

Des centaines de vendeurs à la sauvette sont installés face au port de plaisance de Barcelone.

Tous les jours, près de 800 vendeurs à la sauvette s’installent promenade Joan de Borbó, face au port de plaisance de Barcelone. Contrefaçons de sac à main, de polo ou de lunettes de soleil, bijoux fantaisie, cadeaux souvenirs exposés sur des draps à même le sol… Le week-end, ceux qu’on appelle en Espagne les manteros (« drapiers »), en référence aux tissus qu’ils étendent au sol pour exposer leur marchandise, frôlent le millier. Provoquant l’exaspération des commerçants qui ­tiennent Ada Colau, la maire de la ville, pour responsable de la situation.

« Les vendeurs à la sauvette ont privatisé l’espace public sur un kilomètre. » María José Lopez Samper, présidente d’une association de voisinage

Mercredi 29 juin, la Commission des victimes de la vente à la sauvette, qui regroupe une ­centaine d’organisations, a même signé un manifeste critiquant la « passivité de la mairie »et « l’angélisme » de l’édile de Barcelone. « Les vendeurs à la sauvette ont privatisé l’espace public sur un kilomètre. Nous ne pouvons presque plus passer, ni aller à vélo ni promener nos chiens. Et cette concurrence déloyale affecte le commerce », estime María José Lopez Samper, présidente de l’Association de voisinage de la Barceloneta et membre de la commission.

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La nouvelle équipe municipale, qui gouverne Barcelone depuis mai 2015, était pourtant pleine de bonnes intentions lorsqu’elle a mis le sujet sur la table l’été dernier. Ex-militante du droit au logement, Ada Colau, entourée d’autres représentants des luttes sociales, avait l’idée d’aborder la question autrement. Elue au sein de la plateforme citoyenne ­Barcelone en commun, alliée au parti de la gauche anti-austérité Podemos, elle voulait tenir compte de la « vulnérabilité » de ces personnes, majoritairement par des Africains en situation irrégulière. Elle était aussi convaincue que la pression policière, manifestement incapable de résoudre le problème, n’était pas la solution : « C’était devenu le jeu du chat et de la souris », résume-t-on à la mairie.

Le 12 mars dernier, des vendeurs de rue et des sympathisants ont manifesté, brandissant des pancartes de soutien à Llum Ventura, conseillère municipale favorable à leur cause.

La police locale a donc été invitée à modérer ses interventions, à se limiter à empêcher l’installation des manteros au petit matin, mais à ne pas tenter de les déloger en pleine journée, afin d’éviter les risques d’affrontement. Par ailleurs, elle a décidé de mener en parallèle une politique de réinsertion. Onze manteros ont été formés pour devenir pêcheurs l’an dernier, et quarante nouveaux plans de « reconversion » ont été lancés la semaine dernière. Plutôt que pénaliser uniquement les vendeurs, Ada Colau a également décidé d’augmenter la pression sur les acheteurs de contrefaçon, en imposant 235 amendes l’an dernier, pouvant aller jusqu’à 500 euros, grâce à une directive municipale déjà existante.

Un « ghetto » en pleine ville

Un an plus tard, cependant, l’expérience est loin d’avoir porté ses fruits. Au contraire. L’irritation des comités de voisinage du quartier de la Barceloneta, des associations de commerçants et des syndicats de policiers a atteint son paroxysme. « La mairie n’aborde pas correctement le problème de fond de l’occupation de la voie publique, et du non-respect des lois, juge Valentín Anadón, porte-parole de la Fepol (Fédération des professionnels de la sécurité publique), un syndicat policier. Elle a favorisé la création d’un ghetto, en confinant les vendeurs dans un espace de permissivité. »

A Besos-Mar, dans le nord-est de la ville, des vendeurs de rue attendent que la police quitte le quartier avant de reprendre leur activité.

Le malaise a encore grandi le mois dernier après l’agression d’un policier municipal par un mantero qui lui a asséné un violent coup sur la tête avec une branche d’arbre. Tout en condamnant l’agression, le groupe municipal Barcelone en commun a critiqué la décision du juge de placer le suspect en prison préventive. Et l’appel téléphonique du conseiller municipal Jaume Asens à l’avocate de la police locale, pour savoir si elle avait sollicité une peine de prison et pour quelles raisons, a été perçu comme une tentative de pression.

Les commerçants ont en outre mal vécu la création, en octobre dernier, du Syndicat populaire de vendeurs ambulants de Barcelone. Celui-ci a réclamé à la mairie un emplacement où vendre leurs marchandises (que ses membres disent acheter légalement dans des entrepôts), moyennant le paiement d’une « taxe raisonnable ». Demande restée vaine pour l’instant. Mais les manteros poursuivent leur objectif de « construire un corps politique capable de reprendre les requêtes et les nécessités du collectif face à la persé­cution, la discrimination et le racisme ». La ­tension autour des manteros n’est pas près de retomber à Barcelone.

Un entrepreneur ultrareligieux a construit une réplique de la mythique embarcation, en vue de « diffuser le message chrétien ».

L’été promet d’être biblique dans le Kentucky. Non pas que les abords champêtres de la petite ville de Williamstown aient des allures de mont Ararat. Mais c’est là qu’un entrepreneur très chrétien a choisi de poser une réplique « grandeur nature » de l’arche de Noé, dont l’ouverture au public était prévue le 7 juillet. L’œuvre est colossale : longue comme un terrain de foot et demi, haute de sept étages, elle s’appuie sur une charpente de bois qui serait la plus grande jamais construite aux Etats-Unis.

Les Amish, réputés pour leur savoir-faire en menuiserie et ébénisterie, ont prêté main-forte aux ambitions de Ken Ham, le promoteur de ce projet 100 % créationniste. Il fallait bien cela pour reconstituer le refuge qui, selon la Bible, sauva la Création du déluge et le monde des péchés. Loin des centaines d’espèces qu’y entassèrent Noé et sa famille, seules trente d’entre elles ont finalement trouvé leur place dans l’arche de M. Ham. Mais au-delà des classiques ours, girafes et moutons, le public pourra admirer un couple de… Tyrannosaurus Rex. Ce qui mérite une explication.

La Bible vue comme un livre d’histoire

Pour M. Ham, comme pour nombre de croyants les plus orthodoxes, la Bible est un livre d’Histoire, avec un grand « h » et sans « s » : Dieu créa le monde en six jours il y a six mille ans ; depuis, hommes et animaux n’ont connu que de très légères évolutions. Rien d’incongru donc à ce que les dinosaures aient côtoyé le sauveur de l’espèce humaine. Et qu’un arche-musée en atteste.

« Ici, ce ne sera pas le monde de Disney, où les gens viennent pour s’amuser. Le but est religieux. »

Ken Ham, promoteur du projet

Car, pour M. Ham, l’intention est claire : « Ici, ce ne sera pas le monde de Disney ou d’Universal, où les gens viennent pour s’amuser. Le but est religieux », a-t-il récemment détaillé dans le New York Times. Comme au Musée de la Création, qu’il a fondé il y a neuf ans à quelques dizaines de kilomètres de l’arche, ou dans le matériel pédagogique dont il inonde des centaines d’églises sous le label explicite « Réponses dans la Genèse », il s’agit ici de diffuser le « message chrétien ».

Ou en tout cas, un certain message chrétien. Car, si 42 % des Américains croient toujours que Dieu a créé les humains dans leur forme actuelle, selon un sondage Gallup de 2014, tous ne sont pas pour autant convaincus que cette œuvre a pris six jours, et une bonne partie accepte la théorie de l’évolution. Ken Ham et ses soutiens appartiennent à un groupe de croyants particulièrement réfractaires à cette idée. Affolés par la « sécularisation » et les innombrables « péchés » de la société actuelle, ils dénoncent sans relâche l’avortement, le mariage gay et l’athéisme.

Une reproduction de dinosaure à l’intérieur de la réplique de l’arche de Noé du parc à thème « Ark Encounter », à Williamstown le 5 juillet 2016.

Avantages fiscaux et subventions

A l’embauche, les salariés de l’arche ont dû signer une « déclaration de foi », qui revenait à exclure les homosexuels. Malgré une plainte de l’Etat du Kentucky, qui, au vu de ces exigences, rechignait à accorder des avantages fiscaux à ce projet religieux non exempt de visées commerciales, la ­justice a donné raison au patron précautionneux et les subventions ont été confirmées par le tribunal. Elles ont contribué au budget de 102 millions de dollars nécessaire à l’entreprise.

Des scientifiques, des associations athées et des chrétiens moins rigoristes mettent en garde contre les dommages que pourrait causer sur l’éducation de jeunes cerveaux une sortie dominicale à l’arche. Surtout si, comme l’espère M. Ham, elle est couplée avec une visite au Musée de la Création, qui a déjà vu passé plus de 2 millions de visiteurs. Et si les enfants viennent d’Etats tels que le Texas, le Missouri ou l’Alabama, où les programmes scolaires ont toute ­latitude pour une « analyse critique » de la théorie de l’évolution.

[Chronique] Son mari porte le pantalon au nombril. Mais, en termes de style, ce n’est pas lui qui porte la culotte. Ici, en 1975, Bernadette Chirac a la tête haute. Que cherche-t-elle comme ça, du regard ? Du réconfort, peut-être. A 42 ans, elle est en souffrance. L’homme qu’elle a épousé dix-neuf ans plus tôt vient d’être nommé premier ministre et s’est épris d’une journaliste du « Figaro ». Elle le sait, elle l’a vu. Son couple vacille mais Bernadette soigne les pparences. Brushing bouffant et twin-set Chanel (regardez le double C sur les boutons) : pour une fille de la haute, née Chodron de Courcel, voilà des valeurs refuges.

Nicolas Hulot, le 31 mai 2016.

« Après mûre réflexion et nombre de consultations depuis plusieurs mois, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle »,a annoncé l’écologiste Nicolas Hulot, mardi 5 juillet.

« Ce que je vois, c’est une société inquiète, fragmentée et désabusée par les crises qui la traversent et par l’absence de réponse politique. Mais ce que je vois aussi, c’est un élan pour inventer un monde meilleur, plus juste et solidaire. Ce que je veux, c’est fédérer et réconcilier ces aspirations et ces porteurs de solutions autour d’un même projet pour la France. »

« Ce que je ne peux pas, c’est endosser l’habit de l’homme providentiel et présidentiel. Je ne me sens ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela », poursuit l’ancien envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète.

Des sondages favorables

Un appel en faveur de sa candidature avait pourtant recueilli en quelques semaines plusieurs dizaines de milliers de signatures. Des sondages le créditaient d’un score compris entre 9 et 11% au premier tour de la présidentielle.

Moins d’un Français sur trois (31%) souhaitait cependant que l’écologiste participe à cette élection, même s’il jouit d’une bonne image dans l’opinion, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien/Aujourd’hui publié en mai.

« Une primaire s’impose »

Les regards se tournent désormais vers Europe Ecologie-Les Verts, qui souhaitait une candidature Hulot et n’entend pas participer à la primaire de la gauche initiée par le PS et qui devrait se dérouler en janvier. Le secrétaire national d’Europe écologie-Les Verts (EELV), David Cormand, a immédiatement réagi sur Twitter :

Triste de la décision de @N_Hulot mais respectueux de son intégrité et de son engagement désintéressé et constant.

— DavidCormand (@David Cormand)

Matthieu Orphelin, un très proche de Nicolas Hulot, a confié sur Twitter sa déception, mais a précisé qu’il respectait sa décision. « Nicolas Hulot ne sera pas candidat en 2017. Je respecte sa décision. Comme beaucoup, j’aurais aimé qu’elle soit autre », peut-on lire sur son compte Twitter.

La sénatrice EELV du Val-de-Marne Esther Benbassa est bien moins complaisante envers Nicolas hulot, qu’elle qualifie de « diva » :

Nicolas #Hulot veut bien jouer les divas, mais pas « l’homme providentiel et présidentiel ». On lui demandait juste d’incarner l’#écologie…

— EstherBenbassa (@Esther Benbassa)

Pour Karima Delli, députée européenne EELV, cette décision met en lumière la nécessité d’une primaire interne à EELV :

#2017 après le retrait de Nicolas #Hulot plus que jamais une primaire des #ecolos s’impose

— KarimaDelli (@Karima Delli)

Suspense

Cela faisait plusieurs semaines que Nicolas Hulot entretenait le suspense autour de sa candidature, qu’il avait promis de rendre publique à l’automne au plus tard. Dans son entourage, comme chez les écologistes, nombreux sont ceux qui le poussaient à se présenter. Une petite équipe gravitait déjà autour de lui : des politiques, comme Pascal Durand, ex-patron d’EELV, l’ancien parlementaire européen (EELV) Jean-Paul Besset, des intellectuels, tel le philosophe Dominique Bourg… Cécile Duflot, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, a toujours assuré qu’elle lui laisserait la place s’il décidait d’être candidat. Dans les sondages, il affichait une popularité insolente, entre 9 % et 11 % des intentions de vote.

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L’ancien animateur d’« Ushuaïa » demeurera donc à la tête de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme (FNH). Cette dernière avait changé de nom en 2011 – elle était devenue Fondation pour la nature et l’homme – lorsque son président avait démissionné de ses fonctions pour se lancer dans la bataille de la primaire écologiste pour la présidentielle de 2012. Après son échec face à Eva Joly, il en avait repris les commandes.

Lire aussi (en édition abonnés) : Présidentielle : Nicolas Hulot poussé par ses « amis » à accélérer

Sous ses faux airs de série B, ce film de 1965 a inspiré de nombreux cinéastes, dont Ridley Scott pour « Alien ». Une épopée à redécouvrir en version restaurée dès le 6 juillet.

Des astronautes qui débarquent sur une planète et se retrouvent confrontés à une forme de vie inconnue, c’est le scénario de « La Planète des vampires »… ou celui d’« Alien » ?

Découvrir La Planète des vampiresaujourd’hui, cinquante ans après son tournage, c’est se lancer dans une sorte d’aventure archéologique. A première vue, tout y semble daté : les décors, les costumes, le jeu des acteurs, les effets spéciaux… Pourtant, malgré cet ensemble ripoliné et exubérant d’esthétique sixties, difficile de ne pas être frappé par l’impression que ce film a façonné une partie de notre imaginaire commun, de notre envie de nous projeter dans des épopées intergalactiques.

On pouvait ignorer son existence, et ce d’autant plus facilement qu’il n’est jamais vraiment sorti en France, n’ayant fait l’objet que d’éditions vidéo ou DVD peu fameuses jusqu’à sa récente restauration. Impossible, en revanche, de ne pas connaître ceux qu’il a inspirés plus ou moins directement. Au premier chef, Ridley Scott avec sa saga Alien et sa préquelle, Prometheus. Plus généralement, des pans entiers de la science-fiction actuelle, quand un vaisseau débarque sur une planète pas toujours accueillante.

L’alliance d’Edgar Poe et de Youri Gagarine

C’est un euphémisme dans le cas de La Planète des vampires (Terrore nelle spazio, en version originale). Tourné par Mario Bava au milieu des années 1960, il est une adaptation de la nouvelle Una notte di 21 ore (« une nuit de 21 heures »), de Renato Pestriniero. Une équipe d’astronautes atterrit dans un monde désertique, envahi de fumées et de lumières rosées. A peine le vaisseau se pose-t-il que tous se mettent à se battre, mus par une force étrange. Une fois calmés, ils sortent explorer ce nouveau monde et découvrent un autre vaisseau échoué, peuplé de cadavres qui prennent vie et veulent les dévorer. Toute la réussite tient à cette capacité à mélanger des univers, à faire frissonner comme dans un film d’horreur tout en donnant à rêver de conquête spatiale. Bref, à réunir Edgar Poe et Youri Gagarine.

« La Planète des vampires » dans sa version de 1965

La Planète des vampires est le seul de la très dense filmographie de Mario Bava à s’inscrire ouvertement dans le registre de la science-fiction. Né en 1914 à San Remo, mort en 1980 à Rome, ce réalisateur aura été une sorte d’homme à tout faire du cinéma de son pays, tour à tour chef op’, décorateur, auteur, cocréateur d’un genre, le « giallo » (ou thriller à l’italienne), parrain de toute une mouvance dont Dario Argento sera un héros. Le parcours de Bava illustre une autre époque de l’industrie du cinéma, lorsque Hollywood allait à Rome tourner à moindre coût des séries B, voire Z. En Italie, le même Bava, as de la débrouille, savait inventer du cinéma à partir de budgets ridicules. Raoul Walsh, avec qui il travailla sur un tournage à Cinecittà, dit un jour à son propos : « Tant qu’il y aura des hommes comme lui, on n’aura jamais à craindre un déclin de la production cinématographique. »

Cette créativité, cet humour aussi, tout cela se ressent dans La Planète des vampires. Certains des décors ont été conçus par Carlo Rambaldi, futur créateur de la marionnette E.T. En 1971, Bava racontait dans une interview comment était née cette planète peuplée d’esprits, de lumières psychés et de collines abruptes : « Il y avait le plateau de tournage, tout vide et minable, car les sous manquaient. Et je devais représenter une planète. Qu’ai-je fait alors ? Sur le plateau voisin, il y avait deux gros rochers en plastique, vestiges d’un quelconque film mythologique. »

As du cinéma à petit budget, Mario Bava a créé un univers de science-fiction avec quelques fumigènes et des rochers en plastique récupérés sur un plateau voisin. « La Planète des vampires » ont été conçus par Carlo Rambaldi, qui sera le créateur de la marionnette E.T.

Les faux blocs de pierre ont donc quitté la Rome antique pour le futur galactique. La Planète des vampires se situe donc quelque part entre le péplum, l’horreur, la science-fiction, l’érotisme… Et c’est sans doute ce qui en fait un film culte, objet de l’admiration de cinéastes aussi divers que Tim Burton, Quentin Tarantino ou Nicolas Winding Refn.

Norma Bengell, aïeule du lieutenant Ripley

On peut s’amuser au jeu des différences entre ce film et ses successeurs : voir dans ces squelettes d’humanoïdes qui jonchent la Planète des vampires les ancêtres de ceux d’Alien, constater les similitudes entre l’éveil féministe de l’actrice Norma Bengell – comédienne majeure du « cinema novo » brésilien – et celui du lieutenant Ripley-Sigourney Weaver dans le film de Ridley Scott. Et il est naturel de rire des effets spéciaux balbutiants, des maquettes de vaisseaux en carton-pâte tremblantes qui tranchent avec l’orfèvrerie numérisée des space operas actuels comme, par exemple, Jupiter : le destin de l’Univers, de Lilly et Lana Wachowski. Même si rien ne dit que ces films qui nous semblent aujourd’hui visuellement parfaits ne nous apparaîtront pas un jour grotesques.

L’actrice Norma Bengell, joue Sanya, héroïne de « La Planète des vampires ».

Si La Planète des vampires séduit aujourd’hui, c’est qu’il est en résonance avec la nostalgie sixties actuelle. Mais il plaît aussi par ce sens du style, sa façon d’habiller ses personnages de combinaisons de cuir noir gansé de jaune, au croisement entre l’uniforme SM et celui des motards. La scène dans laquelle un vampire sort du caveau où il a été enterré et que flotte dans les airs le sac plastique qui lui servait de linceul est un pur moment de cinéma.

En 1965, Bava dépoussière l’épouvante, le conte gothique, et l’envoie dans une autre galaxie. Et c’est dans ce cinéma réputé de seconde zone que sont nées les formes innovantes qui continuent de titiller les cinéastes d’aujourd’hui. Ce qui rend ce long travail d’exhumation et de restauration de films cachés d’autant plus salutaire.

« La Planète des vampires » dans sa version restaurée

La Planète des vampires, de Mario Bava, avec Barry Sullivan, Norma Bengell… 1 h 26. En salles le 6 juillet.

Par Clément Ghys

Sous ses faux airs de série B, ce film de 1965 a inspiré de nombreux cinéastes, dont Ridley Scott pour « Alien ». Une épopée à redécouvrir en version restaurée dès le 6 juillet.

Des astronautes qui débarquent sur une planète et se retrouvent confrontés à une forme de vie inconnue, c’est le scénario de « La Planète des vampires »… ou celui d’« Alien » ?

Découvrir La Planète des vampiresaujourd’hui, cinquante ans après son tournage, c’est se lancer dans une sorte d’aventure archéologique. A première vue, tout y semble daté : les décors, les costumes, le jeu des acteurs, les effets spéciaux… Pourtant, malgré cet ensemble ripoliné et exubérant d’esthétique sixties, difficile de ne pas être frappé par l’impression que ce film a façonné une partie de notre imaginaire commun, de notre envie de nous projeter dans des épopées intergalactiques.

On pouvait ignorer son existence, et ce d’autant plus facilement qu’il n’est jamais vraiment sorti en France, n’ayant fait l’objet que d’éditions vidéo ou DVD peu fameuses jusqu’à sa récente restauration. Impossible, en revanche, de ne pas connaître ceux qu’il a inspirés plus ou moins directement. Au premier chef, Ridley Scott avec sa saga Alien et sa préquelle, Prometheus. Plus généralement, des pans entiers de la science-fiction actuelle, quand un vaisseau débarque sur une planète pas toujours accueillante.

L’alliance d’Edgar Poe et de Youri Gagarine

C’est un euphémisme dans le cas de La Planète des vampires (Terrore nelle spazio, en version originale). Tourné par Mario Bava au milieu des années 1960, il est une adaptation de la nouvelle Una notte di 21 ore (« une nuit de 21 heures »), de Renato Pestriniero. Une équipe d’astronautes atterrit dans un monde désertique, envahi de fumées et de lumières rosées. A peine le vaisseau se pose-t-il que tous se mettent à se battre, mus par une force étrange. Une fois calmés, ils sortent explorer ce nouveau monde et découvrent un autre vaisseau échoué, peuplé de cadavres qui prennent vie et veulent les dévorer. Toute la réussite tient à cette capacité à mélanger des univers, à faire frissonner comme dans un film d’horreur tout en donnant à rêver de conquête spatiale. Bref, à réunir Edgar Poe et Youri Gagarine.

« La Planète des vampires » dans sa version de 1965

La Planète des vampires est le seul de la très dense filmographie de Mario Bava à s’inscrire ouvertement dans le registre de la science-fiction. Né en 1914 à San Remo, mort en 1980 à Rome, ce réalisateur aura été une sorte d’homme à tout faire du cinéma de son pays, tour à tour chef op’, décorateur, auteur, cocréateur d’un genre, le « giallo » (ou thriller à l’italienne), parrain de toute une mouvance dont Dario Argento sera un héros. Le parcours de Bava illustre une autre époque de l’industrie du cinéma, lorsque Hollywood allait à Rome tourner à moindre coût des séries B, voire Z. En Italie, le même Bava, as de la débrouille, savait inventer du cinéma à partir de budgets ridicules. Raoul Walsh, avec qui il travailla sur un tournage à Cinecittà, dit un jour à son propos : « Tant qu’il y aura des hommes comme lui, on n’aura jamais à craindre un déclin de la production cinématographique. »

Cette créativité, cet humour aussi, tout cela se ressent dans La Planète des vampires. Certains des décors ont été conçus par Carlo Rambaldi, futur créateur de la marionnette E.T. En 1971, Bava racontait dans une interview comment était née cette planète peuplée d’esprits, de lumières psychés et de collines abruptes : « Il y avait le plateau de tournage, tout vide et minable, car les sous manquaient. Et je devais représenter une planète. Qu’ai-je fait alors ? Sur le plateau voisin, il y avait deux gros rochers en plastique, vestiges d’un quelconque film mythologique. »

As du cinéma à petit budget, Mario Bava a créé un univers de science-fiction avec quelques fumigènes et des rochers en plastique récupérés sur un plateau voisin. « La Planète des vampires » ont été conçus par Carlo Rambaldi, qui sera le créateur de la marionnette E.T.

Les faux blocs de pierre ont donc quitté la Rome antique pour le futur galactique. La Planète des vampires se situe donc quelque part entre le péplum, l’horreur, la science-fiction, l’érotisme… Et c’est sans doute ce qui en fait un film culte, objet de l’admiration de cinéastes aussi divers que Tim Burton, Quentin Tarantino ou Nicolas Winding Refn.

Norma Bengell, aïeule du lieutenant Ripley

On peut s’amuser au jeu des différences entre ce film et ses successeurs : voir dans ces squelettes d’humanoïdes qui jonchent la Planète des vampires les ancêtres de ceux d’Alien, constater les similitudes entre l’éveil féministe de l’actrice Norma Bengell – comédienne majeure du « cinema novo » brésilien – et celui du lieutenant Ripley-Sigourney Weaver dans le film de Ridley Scott. Et il est naturel de rire des effets spéciaux balbutiants, des maquettes de vaisseaux en carton-pâte tremblantes qui tranchent avec l’orfèvrerie numérisée des space operas actuels comme, par exemple, Jupiter : le destin de l’Univers, de Lilly et Lana Wachowski. Même si rien ne dit que ces films qui nous semblent aujourd’hui visuellement parfaits ne nous apparaîtront pas un jour grotesques.

L’actrice Norma Bengell, joue Sanya, héroïne de « La Planète des vampires ».

Si La Planète des vampires séduit aujourd’hui, c’est qu’il est en résonance avec la nostalgie sixties actuelle. Mais il plaît aussi par ce sens du style, sa façon d’habiller ses personnages de combinaisons de cuir noir gansé de jaune, au croisement entre l’uniforme SM et celui des motards. La scène dans laquelle un vampire sort du caveau où il a été enterré et que flotte dans les airs le sac plastique qui lui servait de linceul est un pur moment de cinéma.

En 1965, Bava dépoussière l’épouvante, le conte gothique, et l’envoie dans une autre galaxie. Et c’est dans ce cinéma réputé de seconde zone que sont nées les formes innovantes qui continuent de titiller les cinéastes d’aujourd’hui. Ce qui rend ce long travail d’exhumation et de restauration de films cachés d’autant plus salutaire.

« La Planète des vampires » dans sa version restaurée

La Planète des vampires, de Mario Bava, avec Barry Sullivan, Norma Bengell… 1 h 26. En salles le 6 juillet.

Par Clément Ghys

[Chronique] A 79 ans, le Cavaliere se remet tranquillement d’une opération à cœur ouvert. Avouons-le : nous avons plus de mal à nous remettre de certains de ses looks. Ici en 1986, taille patron. On dit que le costume fait l’homme. Mais, ici, il fait surtout le patron. Fils de banquier, devenu vendeur d’aspirateurs puis chanteur de charme, Silvio Berlusconi dirige désormais la holding Fininvest, deuxième groupe d’Italie. Autant dire qu’il doit soigner sa carrure. Son costume croisé 3 x 2 (trois lignes de deux boutons) vient de la maison Caraceni, célèbre pour avoir habillé Humphrey Bogart, Yves Saint Laurent, mais surtout Gianni Agnelli, patron de Fiat, le… premier groupe d’Italie. Sous-entendu : Silvio ne se contentera pas longtemps d’une place de dauphin.